Les volumes seront en hausse pour ces vendanges 2018 dans l'Aude, le Gard, l'Hérault et les Pyrénées-Orientales, malgré les épisodes de pluie et de grêle et le développement du mildiou. Si certains secteurs sont sinistrés, d'autres ont été épargnés. Et les vins bio continuent de gagner du terrain.
Avec un volume récolté prévu de 12 millions d'hectolitres, contre 10,44 en 2017, les vendanges 2018 s'annoncent comme un bon cru dans 4 départements de l'ex-Languedoc-Roussillon (Aude, Gard, Hérault et Pyrénées-Orientales).
Récolte en hausse malgré le mildiou et la grêle
Dans son bulletin du 20 août, la préfecture de la région Occitanie souligne que les pluies hivernales et printanières ont permis de limiter le stress hydrique des vignobles, dont le cycle végétatif a démarré dans de bonnes conditions :
Les conditions du vignoble sont à ce stade très contrastées mais assez favorables, avec de bonnes perspectives de récolte dans les secteurs qui ont échappé à la grêle et aux dégâts du mildiou sur les grappes.
Voici, département par département, le tableau comparatif publié par la préfecture d'Occitanie :
Cependant, comme le souligne la préfecture, certaines zones ont subi de plein fouet les conséquences des épisodes de pluie et de grêle qui se sont succédés depuis le printemps, auxquels il faut ajouter les ravages du mildiou. C'est le cas par exemple à Saint-Hilaire (Aude). Sur certaines parcelles, on ne recense que 4 vendangeurs, au lieu de 8 en temps normal.
La qualité au rendez-vous malgré le mildiou
Les vignes de Thomas Roger ont ainsi été frappées par la grêle à 2 reprises, les 3 et 13 juillet. Et les blessures infligées aux ceps ont favorisé le développement du mildiou, une maladie liée à l'apparition de champignons. Pas de quoi compromettre la qualité du raisin, mais la quantité va forcément s'en ressentir, comme nous l'a confié Thomas Roger :
On coupe les grappes où il reste assez de grains, mais dans le seau, ça ne pèse rien. Lundi 27 août, on n'était qu'à la moitié du rendement habituel à l'heure et par personne.
Inquiétudes pour la récolte 2019
Dans le même secteur, d'autres viticulteurs n'auront même pas la possibilité de vendanger cette année. Car sur la commune de Gardie, toujours dans l'Aude, la grêle n'a presque rien laissé sur les parcelles de Guillaume Brunet. Le vigneron explique :
L'assurance va compenser la perte de récolte pour cette année, les experts ont reconnu 95% de perte. Mais l'an prochain, il faudra faire avec rien ou presque.
En 2018, les différents épisodes de grêle ont touché 6000 hectares de vignes dans l'Aude, département où les exploitations avaient déjà été fragilisées l'année précédente par le gel et la sécheresse. Certains viticulteurs pourraient ne pas se relever de cet enchaînement, comme le montre le reportage d'Alexandre Grellier et Frédéric Guibal.
Le vin bio fragilisé par le mildiou mais toujours conquérant
Le mildiou, c'est bien la véritable plaie de ces vendanges 2018. La maîtrise du champignon s'est révélée particulièrement compliquée dans les vignobles cultivés en mode biologique. Pourtant, du côté de Vergèze, dans le Gard, les viticulteurs sont optimistes.
La nouvelle cave de Vergèze, fer de lance de la production de vin bio
A Vergèze, les vignerons disposent d'un tout nouvel outil de très haute technologie : une cave coopérative flambant neuve, comme l'explique son président, Jean-Frédéric Coste, des Vignobles de la Voie d'Héraclès :
La cave vient tout juste d'ouvrir ses portes, après un an de travaux et 15 millions d'euros d'investissements. Elle regroupent 68 coopérateurs, qui y apportent jusqu'à 500 tonnes de raisins par jour. Sa capacité totale est de 130.000 hectolitres. Elle sera portée à 220.000 hectolitres d'ici quelques années.Elle sera beaucoup plus facile à nettoyer, on aura une hygiène parfaitement maîtrisée. On a aussi les seuls ponts basculants de France : c'est la toute dernière technologie.
La plus grande cave bio de France produit aussi du vin vegan et sans sulfites
Sylvan Coste, viticulteur à Codognan (Gard), a déjà vendangé 25 tonnes de raisins en 10 jours sur ses 20 hectares de vignes bio. Pour lui, la cave est un outil plus adapté, qui va permettre d'ajuster les dates de récolte et de traiter de plus gros volumes. Car Vergèze est désormais la plus grande cave coopérative de vin bio de France. Une conversion qui remonte à 25 ans. A l'époque, il s'agissait de répondre à la demande de la source Perrier, toute proche, qui souhaitait protéger la nappe phréatique. Aujourd'hui, la cave fournit 80 % de vin bio et conquiert de nouveaux marché, selon Jean-Luc Andrieu, directeur de la cave des Vignobles de la Voie d'Héraclès :
Voici le reportage dans le Gard de nos journalistes Armelle Goyon et Eric Mangani.On fait du vin bio, vegan, répondant aussi aux exigences du marché américain, et sans soufre depuis 3 ou 4 ans : on compte produire 20.000 hectolitres de vin sans sulfites.