3 oursons dans le Béarn, ce n'était pas arrivé depuis 50 ans ! La semaine dernière, des caméras ont capté la présence de ces 3 bébés ours avec leur mère Sorita lâchée en 2018 en vallée d'Aspe. La secrétaire d'Etat à la biodiversité vient de twitter ces 4 secondes d'images inédites.
C'est la première portée en Béarn depuis 2004, la première avec 3 oursons depuis les années 70... L'annonce a été faite la semaine dernière. Mais les images n'avaient pas encore été montrées. Dans un tweet, la secrétaire d'Etat Bérangère Abba a diffusé ces images, au moment où l'on fête les 25 ans de la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées.
Les images diffusées par la secrétaire d’État à la biodiversité
Dans un tweet datant du 25 mai, Bérangère Abba a publié une courte vidéo, 4 secondes, où l’on voit une ourse avec ses 3 oursons.
? #CarnetRose Sorita et ses trois oursons nés dans le #Bearn, une très bonne nouvelle pour la sauvegarde de l’espèce, tout juste 25 ans après la réintroduction de l’#ours brun dans les Pyrénées pic.twitter.com/zmh6XfIqJd
— Berangere Abba (@b_abba) May 25, 2021
Ce sont les premières images de cet événement. Comme elles proviennent directement d’une membre du gouvernement, l’authenticité n’est pas à remettre en cause. Plusieurs choses interpellent tout de même :
- l’absence d’horodatage des images comme c’est le cas habituellement (des chiffres, des indications que l’on peut lire en bord d’image générés par des caméras automatiques)
- pas de copyright, ni de source de ces images.
Premières images de l'ourse Sorita en décembre 2018 où l'on peut voir aussi l'horodatage.
Alain Reynes, président de l’Association "Pays de l’ours - Adet" a lui aussi visionné ces images. «A première vue, ça correspond à l’environnement, à la taille de l’ourse et des oursons. Il faut surtout regarder la mère Sorita. Au moment du lâcher en 2018, elle avait un collier émetteur et des boucles auriculaires aux oreilles». En zoomant et en décryptant ces images, Alain Reynes aperçoit le collier émetteur et 1 voire 2 boucles de couleur claire. « Oui, en regardant au plus près, je ne peux pas dire qu’il s’agit bien des images de Sorita et de ses 3 oursons, mais c’est fort possible ».
Joint par téléphone, le secrétariat d'Etat à la biodiversité confirme l'origine et l'authenticité de ces images. Mais vu la sensibilité du dossier, il ne souhaite pas décliner l'origine de ces images, ni le lieu, ni la date où elles ont été captées.
Une portée de 3 oursons : un événement rare en Béarn, très fréquent dans les Pyrénées Centrales
Il y a beaucoup moins d’ours en Béarn que dans les Pyrénées Centrales. Les 3 oursons aperçus la semaine dernière constituent un événement là-bas. Le précédent remonte aux années 70. Sorita, la femelle qui a donné naissance aux trois oursons, avait déjà eu une portée de deux oursons en 2019. Ces 2 oursons ont disparu, certainement tués par un mâle dominant.
Les naissances sont plus nombreuses à l’est des Pyrénées. En 2020, 9 portées ont été enregistrées en Pyrénées Centrales dont 2 avec 3 oursons provenant des descendances de Caramellita et Châtaigne.
Quel serait le père des 3 oursons béarnais ?
Dans un secteur où la présence des ours est moindre, la question de la paternité revêt son importance. Selon Alain Reynes, il n’y a que 3 hypothèses :
- Nere, mâle dominant né en 1997, lâché coté espagnol en Val d’Aran. C’est l’hypothèse la plus probable.
- Cannellito, né en 2004, fils de l’ourse Cannelle (souche pyrénéenne) et de Nere (souche slovène).
- Rodri, né en 2014, le plus jeune et le plus petit en taille.
Sur les traces de l’ours
Si le monde des ours vous passionne, l’association "Pays de l’Ours - Adet" organise des randonnées "sur les traces de l'ours" pour fêter les 25 ans de la réintroduction du plantigrade dans les Pyrénées.
« L’objectif n’est pas de voir des ours mais de retrouver des indices de leur présence : des empreintes, des poils, les photos, les vidéos provenant des appareils qui sont postés en permanence sur certains secteurs. Tout ceci est encadré par des experts du réseau "Ours brun". Si des indices sont trouvés, ils sont collectés par les participants à la randonnée en respectant le protocole scientifique. Ensuite, ils rejoignent notre base de données pour être analysés et conservés. »
Prochain départ : le 29 mai à 7h30 depuis l’auberge de Melles, uniquement sur inscription. Le premier groupe de 10 personnes est complet mais un deuxième groupe vient d’être ouvert.