Malgré les demandes de certaines parties civiles, les films réalisés par le terroriste durant les tueries ne seront pas projetés au procès. Soulagement pour certaines victimes.
Le président de la Cour d’assises spéciales de Paris, Franck Zientara, a annoncé ce jeudi, à l’issue d’un débat entre toutes les parties présentes au procès Merah, que les images enregistrées par Mohamed Merah lors de ces crimes à l’aide d’une caméra GoPro fixée sur la poitrine ne seront finalement pas projetées dans la salle d’audience.
C’est à la demande de certaines parties civiles que ce débat a eu lieu ce jeudi au procès en Cour d'assises spéciale. Certains avocats de victimes estimaient utile que la Cour d’assises voient ces images qui ont été versées au dossier.
Une profanation, une exhumation des enfants (avocate d'Eva Sandler)
Les familles des militaires tués ou blessés à Montauban (Chennouf, Legouad et Liber) étaient favorables à une diffusion publique. Celle du soldat Ibn Ziaten s'y est opposée. La famille Sandler, qui a eu trois victimes à l'école juive de Toulouse, était divisée sur ce sujet : si le grand-père, Samuel, était favorable à une projection à huis-clos, l'avocate de la mère Eva Sandler, Maître Carole Masliah, a indiqué qu'il s'agirait d'une sorte de "profanation, d'exhumation de ses enfants".
Pour certains avocats, rejoignant ainsi la défense, la projection de ces images serait synonyme de la réalisation du "rêve" de Merah qui voulait que ses images soient diffusées.
Toute la question était donc de savoir si les images seraient mises à la disposition des magistrats professionnels qui composent la cour d’assises spécialement constituée, par exemple dans la salle des délibérations, ou si elle seraient projetées dans la salle d’audience en séance publique ou à huis-clos.
Il ne faut pas ajouter l'horreur à l'horreur (le président de la Cour d'assises)
Finalement, le président a choisi de ne diffuser aucune de ces images. Il a déclaré les avoir vues lui-même, les a décrites comme"atroces" et a indiqué qu'il ne fallait pas "ajouter l'horreur à l'horreur".
Les images de la caméra GoPro de Mohamed Merah sont “insoutenables” selon les enquêteurs et avocats qui ont eu à les visionner pendant la procédure. Durant ses crimes des 11, 15 et 19 mars, Merah portait un harnais sur la poitrine sur lequel il avait fixé la petite caméra. Il a ainsi enregistré la totalité des assassinats dont ceux des trois enfants à l’école juive Ozar Hatorah.