Plus de cent ans après sa première mise à l'eau et une histoire mouvementée, la goélette Miguel Caldentey s'apprête à débuter sa nouvelle vie. Le bateau, classé monument historique, a rejoint Port-Vendres, dans les Pyrénées-Orientales pour une seconde phase de restauration. Découverte.
C’est un petit évènement qui s’est déroulé autour de la goélette Miguel Caldentey. A 114 ans, ce bateau classé monument historique a quitté le port de Gruissan, dans l’Aude, pour rejoindre son nouveau port d’attache à Port-Vendres, dans les Pyrénées-Orientales.
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— Port de Port-Vendres Officiel (@Port_PV) May 30, 2020
Une longue histoire
Baptisée Miguel Caldentey, le nom de son premier propriétaire, la goélette catalane, autrement appelée "pailebot", a été mise à l’eau pour la première fois en 1916 et assurait le transport des agrumes, des céréales et des bois sur les côtes méditerranéennes.Après de longues années de service, la goélette fut classée monument historique, avant d’essuyer des tempêtes puis un abandon progressif qui durera trois décennies. C’est en 2005 que sera entrepris un projet de récupération de sauvegarde de ce monument. D’ailleurs, c’est à Port-Vendres que s’achèvera la restauration de la célèbre goélette catalane.
Nos journalistes ont rencontré Yann Pajot, un charpentier de marine. Depuis 11 ans, il répare les blessures du Miguel Caldentey et le voit partir, avec le sourire.
"C’est glorifiant. Le bateau repart dans soin port d’attache, c’est un aboutissement."Je rends les clefs !
Le bateau, classé monument historique, a été restauré à l’identique, selon le professionnel, "avec les mêmes matériaux, les mêmes quincailleries".
Un transfert délicat
Pour le moment, la goélette n’a ni voile, ni moteur. Pour aller du port de Gruissan à celui de Port-Vendres, elle doit être tractée et la SNSM se charge de cette mission. Une mission délicate quand on sait que le bateau fait 30 mètres de long."Nous sommes habitués à avoir de belles unités, mais là, c’est particulier", confie Marc Cassou, le président de la SNSM de Port-Vendres. Malgré une mer agitée et du vent, la traversée s'est déroulée sans le moindre accroc.
Place à la deuxième phase de la restauration
Après six heures de traversée, la goélette arrive à Port-Vendres, où un nouveau chantier l’attend. "Aujourd’hui, il n’y a que la coque. Il va falloir l’équiper de ses mâts, de ses voiles, de ses moteurs pour qu’il puisse naviguer en toute autonomie" affirme Samuel Villevieille, chargé de mission maritime au conseil départemental des Pyrénées-Orientales. La restauration aura lieu grâce, une fois de plus, à un chantier d'insertion.D’ici quelques années, la goélette devrait retrouver sa vocation première : le fret de produits régionaux à travers la Méditerranée. Une nouvelle vie attend le Miguel Caldentey, plus de cent ans après sa naissance…