Jean-Paul Huchon et Claude Bartolone ont finalement trouvé un accord pour les régionales, comme on pouvait s'y attendre. Jean-Paul Huchon a finalement retiré, lundi soir 11 mai, sa candidature comme tête de liste socialiste pour les régionales au profit de Claude Bartolone, soutenu par l'exécutif.
« Les conditions du rassemblement des socialistes derrière Claude Bartolone sont aujourd'hui réunies », proclame un communiqué commun de MM. Bartolone et Huchon, publié après une rencontre d'environ une heure entre les deux hommes au siège du conseil régional, lundi soir 11 mai.
"Tous deux, candidat des socialistes et président de région, travaillerons ensemble à un rassemblement plus large encore, permettant la victoire de la gauche en décembre", affirme encore le texte.
Le président sortant de la région, qui visait un quatrième mandat, avait exprimé son amertume ces derniers jours, mais nombre de responsables socialistes ne doutaient pas qu'il finirait par se rallier, au terme, bien sûr, d'une négociation. Depuis plusieurs semaines, l'Elysée, Matignon et la direction du Parti socialiste, qui craignaient les effets désastreux du duel entamé entre M. Huchon et Mme de la Gontrie, travaillaient à la candidature d'un "troisième homme". Et avec M. Bartolone, "il y a plus de chances de garder l'Ile-de-France", glissait encore, lundi 11 mai,un membre du gouvernement.
"Je suis le patron d'une région de 12 millions d'habitants et j'ai gagné trois fois la région. On ne me traite pas comme une serpillière", martelait encore Jean-Paul Huchon, lundi dans le Monde. Il reprochait à la direction du PS d'avoir préféré l'"assassiner au coin d'un bois en moins de 48 heures". Et il y taclait M. Bartolone, "élu de la Seine-Saint-Denis, un département qui ne fait pas vraiment rêver", et qui "veut rester président de l'Assemblée nationale" en menant campagne.
Finalement, la rencontre avec M. Bartolone a permis de convenir notamment que "le président de la région soit capable de passer les dossiers importants prévus d'ici la fin de sa mandature" et que "son bilan soit valorisé et les éléments de son projet pris en compte", commente l'entourage de Jean-Paul Huchon.
Comme toujours en pareil cas, après finalisation d'un accord, les entourages font assaut de langue de bois pour expliquer que tout s'est formidablement bien passé et que l'ambiance est excellente. Jean-Paul Huchon "n'a rien exigé pour lui", mais "demandé les conditions de la victoire, avec tout ce que ça recouvre comme rassemblement de socialistes", y compris parmi ses soutiens explique-t-on par exemple.
Et on ajoute encore que le président sortant de la région Ile-de-France ne figurera "pas forcément" sur la liste emmenée par le prétendant PS à sa succession, en insistant pour assurer que "les relations amicales entre les deux hommes depuis de longues années ont joué en faveur de l'accord" intervenu lundi 11 mai.