Trois pompiers comparaissent devant le tribunal correctionnel de Versailles pour atteintes sexuelles sur une collégienne de 2008 à 2010. La plaignante les accusait de l'avoir violée lors de différentes interventions à son domicile.

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Le procès de trois pompiers, accusés de viol par une jeune femme alors qu'elle était adolescente mais jugés pour atteintes sexuelles sur mineure, se déroulera à huis clos, a statué le tribunal correctionnel de Versailles mardi. "Le tribunal fait droit à la demande de huis clos afin de protéger la dignité de la personne et la sécurité des débats", a déclaré la présidente, au premier jour de ce procès prévu jusqu'à mercredi.

Julie (prénom d'emprunt) et sa famille, par la voix de l'un de ses avocats, Me Mehdy Kadri, ont sollicité cette modalité "compte tenu de la grande publicité qu'il y a eue autour de cette affaire et la minorité" de la victime lors des faits.

"Son visage reste encore secret, la gravité des faits est de nature à engendrer un préjudice d'image si la publicité des débats est maintenue".

Maître Mehdy Kadri

"Depuis 15 ans, ce procès a lieu à cause de la partie civile dans la presse, aujourd'hui (celle-ci) souhaite (l) exclure de la salle d'audience", a regretté Me Daphné Pugliesi, l'avocate qui défend l'un des trois pompiers, tout en précisant ne pas s'opposer "formellement" au huis clos.

Devant le tribunal, trois militantes du collectif Révolution Féministe Versailles sont venues soutenir la victime, indignées par des faits qui auraient selon elle dû être jugés comme étant des viols.

Les prévenus, vêtus de chemises et de jeans, crânes tout ou partiellement rasés, et la victime dans son pull gris foncé, n'ont pas échangé un regard.

De ses 13 à 15 ans, Julie, âgée de 29 ans aujourd'hui, vivait avec sa famille en banlieue sud de Paris et suivait un traitement médical lourd, à cause de fréquentes crises de spasmophilie et de tétanie. Pour lui porter secours, les sapeurs-pompiers interviendront plus de 130 fois à son domicile entre 2008 et 2010.

Des faits requalifiés

En août 2010, l'adolescente et sa mère portent plainte pour viols en mettant en cause l'un d'entre eux l'année précédente, dont une fois en présence de deux collègues. L'enquête durera neuf ans et vingt pompiers interviendront dans la procédure, accusés également de viols par Julie - ils nieront tous une quelconque contrainte.

En juillet 2019, un juge a requalifié les faits en atteintes sexuels sans violence, contrainte, menace ni surprise sur mineure de moins de 15 ans par plusieurs personnes et renvoyé les trois prévenus devant le tribunal correctionnel, suscitant la colère de la famille et des associations féministes. Ces derniers ont "constamment assuré" que Julie "n'avait manifesté aucune réticence", selon leurs déclarations lors de l'instruction.

Un des trois pompiers a reconnu avoir appris l'âge de Julie lors d'une intervention à son domicile. Il est "dans un état d'esprit de s'expliquer, certainement de dire ses regrets", avait déclaré à l'AFP Me Daphné Pugliesi, son avocate, en amont de l'audience. "Une adolescente de 13 ans n'a pas de relation consentie avec un sapeur-pompier de 19, 20 ans, c'était une enfant", s'indignait alors Me Emmanuel Daoud, avocat de Julie et de sa famille.

"Les attentes de Julie et de ses parents sont immenses" après "le marathon et le calvaire judiciaires qui lui ont été imposés", prévenait l'avocat.

"J'espère que justice va enfin être rendue et que les avocats de la défense seront respectueux".

La mère de Julie

Julie est aujourd'hui handicapée à 80% après plusieurs tentatives de suicide. 

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