Le secteur des discothèques a été particulièrement affecté par la crise sanitaire. Il a été le seul à avoir été contraint, pendant plus d'un an, à une fermeture sans interruption contrairement aux restaurants par exemple.
Bonne nouvelle pour le monde de la nuit. Jeudi 11 novembre, le gouvernement a indiqué que les boîtes de nuits et les discothèques n'auront plus à limiter leur clientèle à 75% de leur capacité, comme le stipulait une mesure contre la Covid-19 en vigueur depuis l'été. Un décret paru au Journal officiel a jeté aux orties cette mesure, de fait déjà abrogée dans la majeure partie du pays.
A l'époque, cette mesure avait accompagné la réouverture de ces établissements, attendue de longue date. Le secteur des discothèques a été particulièrement affecté par la crise sanitaire. Il a été le seul à avoir été contraint, pendant plus d'un an, à une fermeture sans interruption contrairement aux restaurants par exemple.
Plus obligatoire dans 80% des départements
La limitation à 75% du public était donc apparue comme un moindre mal pour le secteur. Mais, de toute façon, elle est ensuite largement devenue obsolète: la grande majorité des départements l'ont supprimée au niveau local. Le ministère de la Culture a précisé à l'AFP que cette jauge n'était déjà plus obligatoire dans "80%" des départements début novembre, évoquant une "clarification" avec la mesure annoncée ce jeudi, alors que l'épidémie reprend du poil de la bête.
Selon un décret paru au Journal officiel daté du 29 septembre 2021, tous les départements franciliens étaient concernés par le maintien des restrictions. La région étant alors considérée comme une zone "où une circulation élevée de l'épidémie" est constatée.
"Tranquillité publique" et "rentabilité économique"
Cette nouvelle est positivement reçue par les acteurs du monde de la nuit. "La suppression de la jauge était importante à nos yeux. Depuis la réouverture des établissements de nuit, il y a un engouement pour cette forme de loisirs. C’est un succès et une forte reprise", explique Patrick Malvaës, président du syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL), mettant en avant deux problèmes soulevés par la mise en place de la jauge. Le premier, il le qualifie de "tranquillité publique". "La jauge amène les exploitants à refuser du monde, ce qui a amené des rassemblements et des ‘émeutes’ devant les boites (…) Elargir la jauge de 25% va résoudre beaucoup de problèmes de ce genre".
Depuis la réouverture des établissements de nuit, il y a un engouement pour cette forme de loisirs.
Le deuxième concerne la rentabilité économique pour les exploitants. Ces derniers — au moment de la reprise des activités — "ont eu beaucoup de frais, de (ré)aménagement(s), d’embauche de personnels, sans parler de charges fixes lourdes — la suppression de la jauge va leur permettre de faire du chiffre d’affaires optimisé d'autant que cette levée de jauge est faite concomitamment avec la suppression des aides accordées dans le cadre du 'quoi qu'il en coûte'", poursuit-il. C’est par exemple le cas en zone urbaine. Prenant l’exemple de Paris, le président du SNDLL explique être "assailli" de demandes des "adhérents parisiens" et qui expliquent que "lorsque vous pouvez prendre 1000 personnes et que vous ne les prenez pas tous, c’est pénalisant (…) à tel point qu’il y a des clubs qui ont choisi de ne pas rouvrir", poursuit-il.
M. Malvaës nous confie également que, compte tenu de la reprise épidémique, "des consignes très précises de surveillance redoublée seront mises" en ligne sur le site du syndicat à destination des adhérents.