A bord des trains du pauvre : le car inter-urbain, lent mais pas cher

Le train ? Un luxe qu'ils ne peuvent plus se payer. Femme de ménage, employés, étudiants ou familles nombreuses, les voyageurs franciliens rencontrés sur les lignes de cars grande distance n'ont qu'une préoccupation: voyager moins cher.

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Emmanuel Macron l'avait maladroitement prédit: avec sa loi qui vient de libéraliser le secteur des cars entre les grandes villes françaises, "les pauvres qui ne peuvent pas voyager, voyageront plus facilement".

Dans le vaste hall de béton de la gare routière de Bagnolet (Seine-Saint-Denis), Philomène, agent d'entretien de 53 ans, est un peu perdue. Oubliée la splendeur des gares parisiennes et leurs immenses verrières de fer forgé. Un parking de cars, avec seize quais d'embarquement et des indications en petits caractères sur une simple feuille de papier, fait ici l'affaire. 

"Agent d'entretien, ça ne gagne pas beaucoup", raconte cette mère de famille. "Une fois qu'on a payé le loyer, il ne reste pas grand-chose. Alors, si on peut piocher à droite à gauche, tant mieux". Pour aller voir sa fille à Bordeaux, Philomène a bien une voiture, mais "il y a l'essence, les péages, il faut s'arrêter manger en route, ça chiffre !". Là, elle a payé 53 euros son aller-retour à la dernière minute.

Quant à la SNCF, elle "ne regarde même plus les billets", les tarifs de l'entreprise publique lui semblent hors de portée. "Le train, c'est pour les riches. C'est dommage, car c'est plus confortable", regrette Philomène. Et tant pis pour les sept heures de route, quand le TGV n'en met qu'un peu plus de trois. "J'ai prévu de bien dormir, et heureusement, il y a internet" à bord, sourit-elle.

Une alternative pour ceux qui n'ont "pas une thune"

La "dèche", c'est le lot commun à bord des cars grandes lignes."Je n'ai pas une thune", explique Quentin Canu, un étudiant qui habite chez sesparents à Cergy et consacre environ 70 euros par mois aux transports, pour aller voir sa copine à Lyon. Au prix du train, il ne pourrait y aller qu'une fois par mois. Le jeune homme, ordinateur portable en bandoulière, est un adepte du covoiturage, mais le car lui semble plus fiable avec ses réservations à l'avance et ses horaires réguliers.

"Je suis au chômage donc j'ai le temps!", ironise Thomas, 28 ans. Le jeune homme fume une cigarette lors d'un arrêt de son Paris-Lille à l'aéroport Charles-de-Gaulle: "J'ai payé cinq euros et c'est la deuxième fois que je le prends".

Pour les familles qui ne roulent pas sur l'or, le car s'impose déjà comme seul moyen de partir en vacances. "Les billets de train, c'était 450 euros, l'intégralité de notre budget vacances", dit Noémie, qui voyage avec sa soeur Aude et leurs quatre enfants, âgés de 5 mois à 9 ans. L'une est en formation pour devenir naturopathe, l'autre est mère au foyer. Alors les vacances se font à l'économie, chez les grands-parents en Normandie.

Grâce au car, 50 euros aller-retour pour tous les six, les soeurs ont "pu garder un peu d'argent pour faire des excursions, se promener dans la région". Bien sûr, "la gare routière est très mal desservie par les transports", regrette Noémie. Il faut aussi faire la queue pour s'enregistrer, arriver une heure à l'avance.

D'autres voyageurs, parfois plus aisés, considèrent tout simplement que payer plus cher pour aller plus vite n'a pas de sens. "Le train, c'est des prix hallucinants, et ça ne les vaut pas", résume Nada, entrepreneur dans les nouvelles technologies à Paris, pour qui les cars, modernes et propres, sont bien assez confortables. Pour aller chercher son fils en vacances à Lille, elle a choisi un peu moins de trois heures de car plutôt que le TGV (une heure) : "A quoi bon payer 50 euros pour gagner deux heures de temps ?".

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