Un an jour pour jour après l'attentat contre Charlie Hebdo, François Hollande présente ce jeudi pour la première fois ses voeux aux forces de sécurité depuis la préfecture de police, à Paris, là même où il avait rendu hommage aux trois policiers tués dans les attaques jihadistes de janvier 2015.
Le président de la République François Hollande présente ses voeux aux forces de sécurité pour la première fois depuis la préfecture de police, à Paris. Policiers, gendarmes, militaires de l'opération Sentinelle, unités d'élite du Raid, du GIGN... L'ensemble des forces de sécurité doivent être représentées dans la grande cour de la préfecture de police, sur l'île de la Cité.
Le président François Hollande a estimé jeudi que toute agression d'un policier, d'un gendarme ou d'un sapeur-pompier n'était "pas seulement" un acte de délinquance mais une "atteinte à la République", lors de ses voeux aux forces de sécurité. "Je n'accepterai jamais qu'un policier, un gendarme, un sapeur-pompier soit pris à partie dans le cadre de sa mission, de telles agressions ne sont pas seulement des actes de délinquance, elles constituent une mise en cause de l'Etat, une atteinte à la République", a déclaré le chef de l'Etat.
Il y a un an, le 13 janvier 2015, c'est dans la cour de la préfecture de police que le chef de l'Etat avait salué devant leurs cercueils ceux qui sont "morts pour que nous puissions vivre libres" : Clarissa Jean-Philippe, Franck Brinsolaro et Ahmed Merabet, tombés sous les balles d'Amedy Coulibaly et des frères Chérif et Saïd Kouachi. "La menace est encore là, de l'extérieur comme de l'intérieur", avait averti le président de la République appelant à être "intraitable devant l'apologie du terrorisme et ceux qui s'y livrent".
Depuis les attentats du mois de janvier, qui ont fait 17 morts les 7 et 9 janvier lors des attaques contre Charlie Hebdo et un supermarché casher, les attaques du 13 novembre à Paris et Saint-Denis ont fait 130 victimes et des centaines de blessés.
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► Ce 7 janvier 2016, F. Hollande demande la "mise en commun" des informations entre police, gendarmerie, renseignement pour faire face à la menace terroriste
François Hollande a demandé jeudi une "parfaite concertation" entre police, gendarmerie, renseignement et militaires et la "mise en commun" des informations pour faire face à la menace terroriste, lors de ses voeux aux forces de sécurité. "Au-delà des évolutions législatives, c'est la doctrine même des forces de sécurité qui doit être adaptée à la menace terroriste", a dit le président lors de cette allocution à la préfecture de police de Paris, un an après la tuerie de Charlie Hebdo.
"Nous avons désormais affaire à des combattants aguerris, habitués à une violence extrême, décidés à tuer, fût-ce au prix de leur propre vie, et dont l'action est coordonnée depuis l'étranger puisqu'ils sont formés par Daech et commandités par cette organisation terroriste pour attaquer la France", a-t il relevé. "De même, de nombreux réseaux criminels, tirent parti des nouveaux moyens de communication et disposent souvent d'armes lourdes pour commettre leurs forfaits", a-t-il poursuivi. "Face à de tels adversaires, il est essentiel que chaque service - police, gendarmerie, renseignement, militaires - travaille en parfaite concertation, dans la plus grande transparence, et qu'ils mettent en commun toutes les informations dont ils disposent", a affirmé François Hollande.
Un hommage et un programme de lutte contre le terrorisme
Le chef du gouvernement Manuel Valls, les ministres de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et de la Défense Jean-Yves Le Drian, assistent à ces voeux, de même que les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat. Les familles des policiers tués en janvier seront présentes, à l'exception de celle de Clarissa Jean-Philippe qui, elle, assistera samedi en présence de François Hollande au dévoilement d'une plaque commémorative à Montrouge, où la jeune policière avait été abattue le 8 janvier.
Mardi, le président de la République a déjà dévoilé trois plaques à la mémoire des victimes de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Ombre au tableau de ces cérémonies, la plainte contre X déposée lundi par la veuve de Franck Brinsolaro, le garde du corps du directeur de Charlie Hebdo, qui dénonce des failles dans les mesures de sécurité censées assurer la protection du journal satirique.