Mercredi 6 janvier, Brigitte Kuster a été nommée porte-parole des Républicains. Pour France 3 Paris Île-de-France, la maire du 17ème arrondissement explique comment elle envisage cette nouvelle mission.
Brigitte Kuster est l'un des quatre nouveaux porte-parole du parti "Les Républicains".Beau défi
"Je n'ai pas eu d'hésitation. C'est un beau défi. La période est compliquée et intéressante", confie la maire du 17ème arrondissement. Elle a appris sa nomination hier mais celle-ci était dans les tuyaux avant les vacances de Noël.Merci à @NicolasSarkozy pour sa confiance en me nommant porte parole des @lesRepublicains avec @G_Peltier @GLarrive @DebordValerie
— Brigitte Kuster (@brigitte_kuster) 6 Janvier 2016
Elle entrera en fonction dès lundi prochain. Elle partage le porte-parolat avec trois autres personnes : Guillaume Larrivé, Guillaume Peltier et Valérie Debord. Ils devraient se rencontrer dès cet après-midi pour se coordonner et apprendre à se connaître un peu mieux. Comment va fonctionner le quatuor ?
"J'imagine que cela dépendra de nos agendas respectifs", répond Brigitte Kuster. "Ce sont des profils différents qui s'enrichiront. Guillaume Larrivé est parlementaire. Guillaume Peltier est de la Droite Forte. Chacun a ses centres d'intérêt", poursuit-elle. Une complémentarité qui selon elle permet de mieux répondre aux exigences du porte-parolat.
"C'est un exercice particulier. Il faut être à la fois pointu sur certains sujets et balayer le large spectre de l'actualité", explique-t-elle. "Il faut rentrer dans une logique. C'est un exercice que je vais apprendre", poursuit-elle.
Un passé de communicante
Un exercice dans lequel avaient failli ses prédécesseurs. Une mésaventure qui ne devrait pas arriver à Brigitte Kuster. Avec cette mission de porte-parole,elle renoue avec ses premières amours. Journaliste de formation, elle a dirigé les services presse ou de communication de plusieurs institutions comme le ministère de l'environnement dans les années 90 avant de rejoindre Françoise de Panafieu à qui elle succéda en 2008 à la mairie du 17 e.Elle est donc habituée à distribuer des éléments de langage aux journalistes. Car comme porte-parole, il faut maîtriser un minimum la langue de bois, puisqu'on exprime la position d'un parti et non la sienne. Brigitte Kuster récuse cette expression et préfère parler de "pédagogie". "Il faut expliquer le travail du mouvement. Les Français ignorent ce que l'on fait", poursuit-elle.
Logique d'apaisement
Porte-Parole est donc toujours un cadeau empoisonné. Il offre une exposition médiatique mais il muséle l'expression personnelle pour exister dans le débat démocratique. Presqu' un sacerdoce. Un CDD en général de courte durée."C'est passionnant d'être là à ce moment là", balaye Brigitte Kuster qui évoque la campagne de la primaire pour la présidentielle de 2017. On aura noté que les 4 porte-parole nommés sont plutôt des sarkozystes. Suspects donc de porter autant la parole du futur candidat que du président de parti.
"Je suis dans une logique d'apaisement et d'union", répond-elle. Déjà au top question élément de langage. "Je soutiens Nicolas Sarkozy. Mais je suis aussi très proche de Jean-François Copé. J'ai du respect pour François Fillon ou Alain Juppé. J'ai un parcours qui fait que je n'ai de cassure avec aucun d'entre eux", ajoute-t-elle.
Il est vrai que Brigitte Kuster n'a pas la réputation d'être une conflictuelle. En tout cas, elle a réussi à apaiser la tension locale avec Bernard Debré qui a menacé un temps la cohésion des Républicains du 17ème arrondissement.
Brigitte Kuster reste lucide. "Les porte-parole vont devoir être humbles. Il y a beaucoup d'autres personnes qui vont parler au nom des Républicains dans les prochains mois", conclut-elle, en riant.