Le Conseil d'Etat a tranché ce mardi 17 mai : le contrôle technique des deux-roues doit s'appliquer et ne peut être décalé au-delà du 1er octobre 2022 pour les véhicules les plus anciens. Sont concernés les engins de plus de 125cm3, mais aussi les "voiturettes sans permis".
Une décision saluée par les trois ONG environnementales qui avaient saisi le Conseil d'Etat, dont l'association Respire. "C'est une victoire pour la santé publique, pour l'écologie. C'est une étape importante aussi pour la France dans son combat contre la pollution de l'air", s'est réjoui sur franceinfo, ce mardi Tony Renucci, son directeur.
Une "victoire pour la santé et l’écologie" a indiqué l'association sur Twitter.
Cette mesure concerne aussi "les voiturettes sans permis", nous indique Tony Renucci.
Un parc de deux-roues "important", "vieillissant"
Pour rappel, ce contrôle technique devait, selon une obligation européenne, s'appliquer au plus tard au 1er janvier 2022.
Face à la colère des associations de motards, le gouvernement l'avait repoussé par décret à 2023. Une suspension attaquée par Respire, Ras le Scoot et Paris sans voitures.
"L'action en justice que nous avons menée n'est pas contre les fédérations de deux-roues, notre propos c'est de dire qu'aujourd'hui on a un parc de deux-roues qui est important, qui est vieillissant et c'est source d'accidentalité, c'est source de pollution de l'air et de pollution sonore surtout sur les engins débridés", a souligné Tony Renucci.
Pas de "révolte sociale"
Sur franceinfo, le directeur de l'association Respire rappelle que cette mesure permettra, par le biais de contrôles, "de sortir de la circulation les deux-roues qui ne correspondent pas à la norme". "50 % des deux-roues accidentés sont des engins débridés", précise Tony Renucci pour qui la mesure est "comprise par beaucoup d''usagers".
"Lorsque la France a mis en place le contrôle technique sur la voiture en 1992, cela n'a pas créé de révolte sociale", a-t-il ajouté. Pas de révolte non plus selon lui dans les autres pays européens qui ont déjà instauré le contrôle technique sur les deux-roues. "Ça s'applique aujourd'hui partout sauf dans trois pays, il n'y a pas de raison que ça ne s'applique pas en France", a-t-il conclu.
La Finlande, l'Irlande et les Pays-Bas sont les trois pays qui se sont, pour le moment, opposés à la mise en place de ce contrôle.
"Priorité du prochain ministre"
Du côté de certains usagers de deux-roues, la nouvelle ne passe pas très bien. "Les trois associations ont attaqué la date de l’application d’un décret qui était déjà suspendu par le gouvernement", dit Jean-Marc Bellotti, de la Fédération des motards en colère de Paris, interrogé par France 3 Paris Île-de-France. Elle milite contre un contrôle technique pour "tous les deux-roues motorisés", qu’elle qualifie d’"injustice".
"Nous attendons la nomination du nouveau ministre des transports pour continuer le travail que nous avons déjà commencé avec le précédent". Il indique par ailleurs avoir reçu "l’assurance" que le contrôle technique sera la "priorité du prochain ministre".