La préfecture de l'Essonne a décidé d'instituer deux zones de protection sur le plateau de Saclay (Essonne), qui héberge plusieurs établissements sensibles, afin d'éviter qu'il constitue la "base arrière" de militants écologiques lors de la COP21.
Après l'interdiction de manifester à Paris, conséquence des attentats du 13 novembre, "il fallait éviter que le plateau serve de base arrière et de point de fixation pour les manifestants les plus virulents", explique-t-on au cabinet du préfet de l'Essonne, Bernard Schmeltz. "Il constituait un point de convergence qu'il fallait traiter en raison des sites sensibles qui s'y trouvent, comme le commissariat à l'énergie atomique (CEA) ou le centre de recherche EDF", ajoute la préfecture.Plusieurs convois de manifestants venus notamment des "ZAD" de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), de Bure (Meuse) et de Roybon (Isère) ont prévu de se rejoindre vendredi à Saclay, avant d'organiser le lendemain "un grand banquet" aux portes de Paris.
L'arrêté, publié mercredi et qui s'étend jusqu'au 14 décembre, prévoit que toutes les personnes qui circuleront dans l'une de ces deux zones devront "se soumettre au contrôle de leur identité" et "à la visite de leur véhicule". Celles qui ne pourront justifier leur présence ou leur passage sur le site, devront "quitter sans délai" la zone.
Sept communes du département, couvertes en partie par l'une des deux zones, sont concernées: Gif-sur-Yvette, Saint-Aubin, Saclay, Vauhallan, Villiers-le-Bâcle, Palaiseau et Orsay. Tout contrevenant encourt une peine de six mois d'emprisonnement et une amende de 7.500 euros, précise le texte.
Plusieurs associations écologistes ont dénoncé jeudi dans un communiqué commun "le blocage des convois des territoires en lutte (...) sous prétexte de l'état d'urgence", destiné à "casser les luttes sociales et environnementales".
Une grande manifestation pour le climat prévue le dimanche 29 novembre, à la veille de la date initiale d'ouverture de la conférence sur le climat à Paris –finalement avancée à dimanche-- a été interdite par le gouvernement dans le cadre de l'état d'urgence, tout comme une autre marche prévue le 12 décembre.