Les Essonniens sont appelés aux urnes les 20 et 27 juin pour renouveler leur conseil départemental. France 3 Paris Île-de-France a reçu ce lundi des candidats de l'Essonne pour débattre autour de leurs propositions pour le département.
Les 20 et 27 juin prochains, les plus de 750 000 électeurs essonniens sont appelés aux urnes pour renouveler les membres de leur conseil départemental et élire leur président de département. Un choix pour six ans. 77 binômes sont en lices dans les 21 cantons que compte l'Essonne. Ce sont donc, au total, 154 personnes qui espèrent siéger au conseil départemental à l’issu du vote. Un chiffre en baisse par rapport au scrutin de 2015, qui avait vu 93 binômes faire campagne.
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France 3 Paris Île-de-France a reçu ce lundi des candidats de l'Essonne pour débattre autour de leurs propositions pour le département.
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Le cadre de vie en Essonne
Le premier thème abordé a été le cadre de vie en Essonne qui est, selon les auditeurs de France Bleu Paris, très apprécié. David Ros, candidat PS et chef de fil de l'opposition de gauche, veut le préserver et souhaite un corridor écologiste du nord au sud du département.
Audrey Guibert, candidate RN, s'est tout de suite exprimée sur la problématique de l'insécurité. "Notre département s'enlise dans l'ensauvagement", a-t-elle affirmé.
Alexis Izard, candidat LREM (qui ne présente des candidats que dans un tiers des cantons), veut lutter contre la bétonisation et pour la cohérence des territoires.
François Durovray, candidat LR et président sortant, veut lui préserver l'équilibre entre la ville et la campagne. Sa proposition phare est l'achat de terrains par le département et la création d'une forêt au sud d'Évry.
Rixe au cœur des programmes
Plusieurs rixes entre bandes ont eu lieu ces dernières années. Une thématique qui a été abordée lors de ce débat.
Pour Audrey Guibert (RN), le département doit mettre en place un observatoire pour identifier les collèges où il y a une recrudescence d'actes de délinquances. Elle souhaite mettre en place des bridages d'agents de sécurité et des portiques de sécurité aux abords des établissements.
Son concurrent de LREM, Alexis Izard, veut protéger l'extérieur des établissements en accentuant la vidéosurveillance et armer les policiers municipaux.
David Ros, représentant d'une coalition de gauche, veut lui surtout "anticiper et être au début de la chaîne, être dans la prévention" en s'appuyant sur le personnel humain et sur les acteurs locaux comme le tissu associatif.
Enfin, François Durovray (LR) affirme avoir augmenté le budget prévention et le nombre d'éducateurs.
Les déserts médicaux en Essonne
Autre thème qui préoccupe les Essonniens : l'offre de soins dans le département. Alexis Izard (LREM) veut créer un pôle de médecins itinérants et les salarier (les médecins s'installeraient pendant une longue période à un endroit pour combler une carence).
David Ros (PS) aimerait pérenniser des centres médicaux dans certaines villes en partenariat avec les communes et s'est prononcé pour que les médecins puissent être salariés à temps partiel ou plein. Il veut également défendre les hôpitaux de proximité menacés.
François Durovray, président (LR) sortant, souhaite former des médecins dans le département à Évry. Il veut également développer la télémédecine et défend la création de bourses pour médecins qui s'y installent.
Enfin, Audrey Guibert veut salarier les médecins comme le fait la Saône-et-Loire et créer des centres médicaux départementaux avec généralistes et spécialistes et des secrétaires médicales.
"L’union fait l’Essonne"
Il y a six ans, la droite – alors menée par François Durovray et Georges Tron – renversait la gauche après avoir réussi à obtenir la majorité des voix dans 15 des 21 cantons. C’était alors la première fois que la gauche perdait l’Essonne en dix-sept ans.
Après avoir annoncé sa candidature pour un second mandat en mai dernier, François Durovray (LR) espère bien reconduire sa formation politique à la tête du département jusqu’en 2027. Les Républicains, l’UDI, Libres ! et le Parti radical avancent ensemble derrière le slogan "L’union fait l’Essonne".
#LunionfaitlEssonne
— L'Union Fait l'Essonne (@EssonneAvecVous) May 6, 2021
✅Pour vous protéger
✅Pour préserver votre cadre de vie
✅Pour améliorer votre vie quotidienne
✅Pour favoriser la réussite de nos jeunes
✅Pour augmenter votre pouvoir d'achat
Nous comptons sur les Essonniens comme ils peuvent compter sur nous ! pic.twitter.com/meoScczgMB
Un bilan à défendre pour la droite
Le principal objectif pour François Durovray sera de défendre son bilan, dont plusieurs points sont critiqués par l'opposition. L’aspect sécuritaire – avec le phénomène des rixes qui s’est fortement accentué ces derniers mois – est dénoncé par le Rassemblement national. Ce point sera d'ailleurs très présent lors du débat de ce lundi. Du côté de la gauche, les critiquent fusent surtout sur l’écologie. L’un des points de discorde réside par exemple dans le projet de construction de pont reliant les communes d’Athis-Mons et de Vigneux-sur-Seine. Il y a également la hausse des impôts fonciers en début de mandat (de près de 30%). L'équipe de François Durovray affirme que la précédente majorité PS menée par Jérôme Guedj (qui ne se représente pas pour les élections cette année) avait laissé des caisses vides en 2015.
La droite a toutefois mis en avant son action positive dans ces deux secteurs : par exemple la prime "Eco logis" pour les Essonniens qui réalisent des travaux de rénovation thermique – avec 20 millions d’euros annuels financés par le département – ou encore le grand programme en faveur des collèges (dont le département a la gestion). Huit établissements ont été rénovés sur les six dernières années et huit autres devraient voir le jour lors de la prochaine mandature. Par ailleurs, dans la perspective de sortie de la crise sanitaire, économique et sociale, la droite axe principalement son projet sur l’emploi, la formation ainsi que sur la jeunesse au cours des six prochaines années.
Opération "reconquête" pour la gauche
C’est unie que la gauche a entamé sa campagne pour reconquérir le département. Socialistes, écologistes d’EELV et de Génération écologie, Génération.s, PCF, Place publique, le Parti radical de gauche, la Gauche républicaine et socialiste et des candidats non encartés ont trouvé un accord pour se lancer ensemble. "Le chemin n’était pas simple, mais nous avions tous une volonté commune d’y arriver", c’est par ces mots prononcés lors d'une conférence de presse le 10 mai 2021 – pour le 40e anniversaire de l’élection de François Mitterrand – que l’annonce avait été faite. "Ce mandat a été marqué par les injustices, le manque d’ambition et de soutien tant pour notre jeunesse et nos aînés que pour notre environnement", dénonçait un communiqué commun.
Rassemblée autour de la bannière de "Naturellement pour l’Essonne" dans 20 cantons (sur 21), la gauche espère pouvoir regagner ce qu’elle a perdu il y a six ans. Sur celui d’Évry-Courcouronnes, elle part, comme la droite, divisée puisque La France insoumise lance son propre binôme. C’est David Ros, actuel maire (PS) d'Orsay et chef de file de l'opposition au département qui sera chargé de mener à bien la mission de reconquérir la collectivité. Cela passe par la conservation des cantons gagnés en 2015 et la victoire dans six autres pour obtenir la majorité. Le projet des différents partis de gauche au sein de l’alliance est centré autour de 5 grands points : la transition écologique, l’éducation, la sécurité, les mobilités, et la solidarité envers les jeunes, les ainés et les plus démunis.
Première pour la République en Marche
Pour sa première participation aux élections départementales, le parti de la majorité présidentielle a choisi de présenter des candidats dans quatre cantons essonniens : Massy, Athis-Mons, Savigny-sur-Orge sans oublier Vigneux-sur-Seine – fief de François Durovray – en espérant sans doute faire de l’ombre au président sortant.
Rappelons que le parti avait été créé en 2017. Il part notamment avec Stéphanie Atger. L’actuelle députée de la 6e circonscription est candidate sur le canton de Massy. "Nous sommes un jeune mouvement, et ces élections départementales sont un moyen de nous ancrer sur le territoire, de faire émerger notre vision et de dire aux électeurs que d’autres approches politiques sont possibles que celles portées par l’union de la gauche et par l’union de la droite et du centre", mettait en avant il y a quelques jours Stéphanie Atger.
21 binômes du Rassemblement national
Au même titre que lors des élections départementales de 2015, le parti de Marine Le Pen a choisi d’investir 21 binômes en Essonne. Comme le rappellent nos confrères du Parisien, il y a six ans, le Rassemblement national s’était maintenu dans un tiers des cantons pour le second tour. "Nous sommes très fiers d’être présents partout", s'est réjouie Audrey Guibert, la secrétaire départementale du RN91. "Nous avons beaucoup de nouvelles personnes qui nous ont rejoints, nous avons rajeuni notre mouvement", explique-t-elle.
Seuls deux des candidats en lice pour la conquête des cantons essonniens du côté du RN étaient en effet déjà présents lors du précédent scrutin de 2015. Audrey Guibert avait été candidate (FN, à l'époque) sur le canton de Savigny-sur-Orge, et Claude Stillen, sur le canton de Ris-Orangis la même année.
Le débat sur France 3 Paris-Île-de-France
Sur notre plateau figureront pour le débat :
François Durovray (Président sortant) – LR
David Ros (Président groupe opposition PS) – PS
Audrey Guibert (Présidente Fédération RN 91) – RN
Alexis Izard (Députée LREM) – LREM