Le procès d’un propriétaire soupçonné d’avoir profité de la vulnérabilité de personnes modestes pour leur louer des logements insalubres à Grigny dans l’Essonne débute ce mardi au tribunal correctionnel d’Evry.
L’accusé doit comparaître devant le tribunal correctionnel d’Evry pour avoir "loué à la découpe" certains de la quarantaine d’appartements qu’il possède à Grigny 2, une des plus grandes copropriétés d’Europe. Ce complexe de logements comprend 5 000 logements où vivent 17 000 personnes au total.
Le procès a été renvoyé en janvier dernier en raison de l’état de santé de l’avocat de l’accusé. Il est soupçonné d’avoir soumis à des personnes vulnérables et mineures des conditions d’hébergement indignes, d’en avoir tiré profit, d’avoir refusé de les reloger et de les avoir menacés.
Le prévenu risque 10 ans de prison
Face à l’accusé, se trouveront une vingtaine de parties civiles parmi lesquelles l’Agence Régionale de Santé d’Île-de-France, le maire de Grigny ainsi que d’anciens et d’actuels locataires de la copropriété. Plus gros bailleur privé de la copropriété, le prévenu dont les appartements ont été visés par des arrêtés préfectoraux de sur-occupation risque 10 ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende.
Sortie de terre dans les années 1960, la copropriété Grigny 2 est désormais caractérisée par une forte concentration d’habitats dégradés. Parmi les 5 000 logements de Grigny 2, 1320 vont être rachetés par l’Etat. Parmi ceux-ci, 920 seront détruits et 400 seront transformés en HLM. Au sujet de Grigny 2, le maire PCF de la commune, Philippe Rio affirme que la paupérisation de la population qui occupe ces logements a permis à des "délinquants en col blanc" de faire fructifier illégalement les biens immobiliers acquis.