Le directeur du théâtre du Rond-Point Jean-Michel Ribes est jugé vendredi après-midi pour provocation à la haine envers les catholiques. Le metteur en scène est poursuivi, suite à une plainte de l'Agrif, l'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne.
La pièce du dramaturge argentin Rodrigo Garcia met en scène une métaphore de la Cène présentée comme le dernier repas de l'humanité. Le texte avait été publié en novembre 2011 par les éditions Les Solitaires Intempestifs, dont la responsable est également poursuivie par la plainte de l'Agrif, une association proche des catholiques traditionalistes.
"Il n'y aurait eu que le Christ qui aurait été visé" par la pièce, "nous n'aurions pas poursuivi, car ça ne tombe pas sous le coup de la loi sur la presse", a expliqué l'avocat de l'Agrif, Jérôme Triomphe.
Réintroduire le "délit de blasphème"
Chacun était libre d'aller ou pas voir cette pièce, de la lire ou pas, souligne quant à elle Brigitte Richard, avocate de Jean-Michel Ribes et de l'éditrice, "il faut vraiment faire la démarche".Dans la mesure où "une religion est dans l'espace social, il faut accepter qu'elle soit critiquée", a-t-elle ajouté. Pour l'avocate, l'infraction n'est pas constituée et le propos de ceux qui font ce procès est "d'essayer de réintroduire le délit de blasphème".
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