Hauts-de-Seine : La Poste condamnée à 120 000 euros d’amende après la mort d’un coursier sous-traitant

Fin 2012, un coursier employé par un sous-traitant d’une filiale de La Poste mourrait noyé au cours d’un accident. Le groupe vient d’être condamné ce lundi à une amende de 120 000 euros pour prêt de main d'œuvre illicite.

Un drame sur fond de travail dissimulé. La Poste a été condamnée ce lundi à 120 000 euros d’amende pour prêt de main d'œuvre illicite, après la mort d’un coursier employé par un sous-traitant de sa filiale coliposte.

Les faits remontent à fin 2012 : Seydou Bagaga, un travailleur malien, chutait accidentellement dans la Seine au niveau de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. L’homme tentait en fait de récupérer un colis, qu'il avait fait tomber dans le fleuve lors d'une livraison sur une péniche. Il succombait trois semaines plus tard, le 8 janvier 2013.

Mort en tentant de récupérer un colis dans la Seine

Ce jeune père de famille, tout juste titulaire d’un titre de séjour, n'était pas déclaré par son employeur, DNC Transport ; une situation à laquelle Coliposte, le donneur d’ordre, ne pouvait ignorer. L'enquête de l'Inspection du travail avait par ailleurs montré que sa déclaration n'avait été faite qu'une heure après sa mort.

Si le procureur a dénoncé « une opération à but lucratif ayant pour objet exclusif le prêt de main d'oeuvre hors du cadre légal du travail temporaire » et pour « marchandage », l’avocat de La Poste – Hervé Lehman – a au contraire plaidé la relaxe. Ce dernier a entre autres tenté de pointer la responsabilité le sous-traitant, qui avait « embauché de façon clandestine M. Bagaga ».

Des sous-traitants sous-payés et surexploités par La Poste

L’ex-directeur de l'agence Coliposte d'Issy-les-Moulineaux, poursuivi pour travail dissimulé, a par ailleurs été condamné à une peine de six mois d'emprisonnement avec sursis.

D’après Sud-PTT, partie civile aux côtés des syndicats CGT et Unsa-Postes, le recours aux sous-traitants a explosé ces dernières années en Île-de-France. Sa proportion est passée de moins de 25 % à 73 % de 2006 à 2012.

Travail six jours sur sept, larges amplitudes horaires, absence de congés payés et de jours de récupération… Toujours selon le syndicat, La Poste réserve à ses sous-traitants les tournées les plus difficiles pour des rémunérations bien inférieures aux « colipostiers ».
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité