Mort de Nahel : un an après, sa mère appelle à une marche "contre l'impunité policière" samedi à Nanterre

La mère du jeune Nahel, tué en juin dernier par un tir policier, appelle à une mobilisation ce samedi à Nanterre (Hauts-de-Seine). En France, la mort de l'adolescent avait déclenché une vague d'émeutes.

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C'était il y a un an, jour pour jour. Le 27 juin 2023, Nahel, un adolescent de 17 ans, est tué par un tir policier après un refus d'obtempérer à Nanterre. Filmée, la scène fait le tour des réseaux sociaux avant d'embraser la France entière, en proie à des nuits de violence et d'émeutes urbaines.

Un an après la mort du jeune Nahel, sa mère, Mounia Merzouk, appelle à une mobilisation ce samedi à 14 heures à Nanterre. Dans un message diffusé sur Instagram, elle invite "à marcher contre l'impunité policière, pour réclamer la justice pour Nahel", et "pour porter collectivement ce combat pour toutes les victimes et que pour cela cesse."

Selon les chiffres obtenus par l'AFP, 40 enquêtes ont été confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), pour des violences policières au cours de cette semaine d'émeutes, et au moins une à l'IGGN, son équivalent pour la gendarmerie, en particulier par les parquets de Marseille, Bobigny et Paris. Plusieurs policiers ont été mis en examen, certaines enquêtes clôturées, selon une source proche du dossier.

"La reconstruction est horriblement longue"

En juin et juillet dernier, les dégradations se multiplient après la mort du jeune homme : mairies, voitures, écoles, commissariats, routes sont brûlés ou dégradés. Selon l'AFP, sur les 2 508 bâtiments publics incendiés ou dégradés entre le 27 juin et le 5 juillet 2023, dont 243 écoles et 105 mairies, 80% ont été remis en état, constatait en avril un rapport du Sénat. 

Le montant des sinistres déclarés a atteint 793 millions d'euros, selon la Fédération France Assureurs, dont un quart pour les biens publics, soit plus de trois fois celui des émeutes de 2005. Malgré le volontarisme des élus, une année n'aura pas suffi à gommer les cicatrices des destructions les plus sévères.

"On est toujours à l'état de ruine et nos finances sont exsangues", déplore Nicolas Dainville à l'AFP, maire LR de La Verrière (Yvelines), 6.200 habitants, où deux écoles municipales sur trois sont parties en fumée. "La reconstruction est horriblement longue. Avec l'enquête, on n'a eu le droit de toucher à rien, puis on a eu le recours d'un habitant contre la démolition", témoigne l'élu, qui évalue entre 20 et 25 millions d'euros le coût du nouveau groupe scolaire.

Les émeutes se sont aussi accompagnées d'agressions directes de maires, avec 684 cas recensés en onze jours, toujours selon l'AFP. "Les stigmates physiques des émeutes ont quasiment disparu mais les événements restent très ancrés dans les mémoires et les traumatismes", confie à l'AFP la maire de Pontoise, Stéphanie Von Euw (LR), elle-même visée par des mortiers d'artifice.

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