Sans-facs à Nanterre: "Nous ne pensions pas devoir occuper pendant trois mois mais nous tiendrons le temps qu'il faudra"

L'occupation de l'Université Paris-Nanterre dure depuis trois mois. Les étudiants ne comptent pas quitter les lieux tant qu'une solution ne sera pas trouvée avec les dirigeants de la faculté.

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Depuis 100 jours, une cinquantaine d'étudiants occupent l'Université Paris Nanterre. Trois mois qu'ils s'organisent pour poursuivre leur action militante. Les sans-facs sont des étudiants de l'université qui ne se sont pas encore vus allouer de place. Cette situation concerne des étudiants de tous les niveaux, de la première année de licence à deuxième année de master.

Si les "sans-facs" représentaient une soixantaine d'étudiants au début de l'occupation le 27 octobre dernier, ils sont encore 21 aujourd'hui à n'être affectés à aucune formation à Nanterre.

Barth Piron est étudiant en Master d'Histoire à Nanterre. Membre de l'UNEF, il soutient les "sans facs" et fait partie des premiers occupants. Aujourd'hui, il concède qu'il ne s'attendait pas à rester aussi longtemps sur les lieux. "On a dû s'adapter, on est entré dans la fac un mercredi et on s'attendait à rester seulement jusqu'au week-end. On a voulu montrer à la présidence qu'on ne lâcherait pas l'affaire et donc nous sommes restés et nous resterons jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée pour tout le monde" explique-t-il déterminé.

"Beaucoup de soutiens extérieurs nous apportent à manger"

Les occupants bénéficient de nombreux soutiens extérieurs. "Beaucoup de gens nous apporte à manger et on fait remonter la nourriture jusqu'à nous grâce à des cordes" confie Barth Piron. Les journées des occupants sont également rythmées par des discussions collectives sur l'avancée des négociations avec la présidence, mais aussi par des loisirs. "On a notamment organisé deux soirées cinéma récemment, cela permet de nous changer les idées puis de ramener des soutiens supplémentaires" précise Barth.

L'organisation des sorties se fait selon les besoins des occupants. Des roulements sont organisés pour les révisions en période de partiels dans une salle spécifique. Même chose pour les nécessités d'ordre technique comme les courses. Certains militants sortent pendant que d'autres occupent. "On pense que la présidence a misé sur le fait que nous partirions tous à certaines occasions comme les fêtes de fin d'année, or nous sommes assez organisés pour avoir toujours des gens dans la fac" indique Barth Piron.

Enfin, concernant les effectifs des occupants, le membre de l'UNEF estime qu'ils varient selon les semaines. "Nous sommes en moyenne entre 30 et 60, certains doivent partir pour aller en cours ou bien pour travailler".  

Le président de l'université dénonce une situation "insupportable" 

Du côté de l'université, l'occupation "a un fort impact" sur le moral des personnels administratifs selon son président Philippe Gervais-Lambony. "Certains se mettent en arrêt de travail, car ils n'en peuvent plus", précise-t-il. Les étudiants et leurs soutiens occupent, depuis octobre 2021, l'un des bâtiments administratifs de la fac. "Notre équipe RH doit maintenant déménager en partie à cause de l'occupation" regrette le président.

En termes de négociations, Philippe Gervais-Labony assure que l'université a proposé aux "sans-facs" des solutions d'admissions dans d'autres établissements ; l'Université Paris-Nanterre ne pouvant plus accueillir de nouveaux effectifs. "Nous avons proposé des entretiens d'orientation et nous avons trouvé des places ailleurs pour bon nombre d'entre eux". Ces places ont été refusées par les occupants. Le président dénonce "une situation dommageable pour tout le monde" et regrette que "les négociations n'avancent pas" en estimant que ce contexte met en danger la vie de l'université et l'avenir des étudiants.   

                        

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