Faut-il interdire le port du voile à l'université ? Des étudiants de Sciences Po ont relancé le débat en organisant mercredi un "Hijab Day", sous la forme d'une distribution de tracts à l'entrée de l'établissement. Une intiative qui fait polémique.
Des écharpes installées sur des tables dans le hall de Sciences Po, une distribution de tracts et des jeunes femmes essayant le voile pour la première fois. Des étudiants de Sciences Po ont organisé mercredi un "Hijab Day", afin de relancer le débat sur le port du voile à l'université.
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#France: #HijabDay une journée pour « démystifier » le voile >> https://t.co/cL6L3Dq0fa pic.twitter.com/6xVMqTgTCQ
— Info Du Jour (@_InfoDuJour) April 20, 2016
"La France a 99 problèmes, mais le hijab n'en est pas un", affichait un panneau en anglais. "Certaines personnes se trompent sur le message diffusé", estime Laetitia, interviewée par l'AFP. Organisatrice du "Hijab Day", elle porte le voile quotidiennement. Selon elle, il s'agit "de sensibiliser les gens, d'ouvrir le débat et de redonner la parole aux femmes voilées qui sont souvent dans le débat public mais qu'on n'entend pas".
"Acte de prosélytisme religieux sans précédent"
L'initiative de ces étudiants n'a pas tardé à faire réagir la sphère politique. "En France, les femmes sont visibles. Non au prosélytisme !", a ainsi tweeté le candidat à la primaire à droite Bruno Le Maire, quand le député Les Républicains Éric Ciotti dénonce une manifestation "scandaleuse" sur iTélé. De son côté, Nicolas Dupont-Aignan parle d'un "acte de prosélytisme religieux sans précédent".Comme enseignant à @sciencespo, je veux dire ma désapprobation face au #HijabDay. En France, les femmes sont visibles. Non au prosélytisme !
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) April 20, 2016
Selon la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, il s'agit là d'"une forme de provocation". "Si cette journée à Sciences Po était une journée de solidarité avec les femmes qui luttent dans les pays qui sont sous influence intégriste, qu'il s'agisse des Pays du Golfe, du Salvador, des pays dans lesquels les traditions martyrisent les femmes aujourd'hui (...), je serais prête à l'accepter. Mais je ne suis pas sûre que ce soit ça", a ironisé la ministre.