L'augmentation des tarifs des transports franciliens sera discutée dans les prochains mois, a indiqué mardi le ministère des Transports après la remise d'un rapport sur les besoins de financement du réseau.
En janvier, le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, avait saisi l'Inspection générale afin de trouver "une trajectoire de financement pérenne" pour IDFM, Île-de France Mobilités.
D'après le rapport de l'administration, IDFM aurait besoin "d'autour de 500 millions d'euros à court terme et de l'ordre de 1,5 milliard d'euros à horizon 2031". Un rapport qui inquiète les associations d'usagers.
IDFM, l'autorité organisatrice des transports, estime, quant à elle, qu'il lui manquera 800 millions d'euros dès l'année prochaine en raison de la mise en service de nouveaux équipements - prolongement des lignes 11 et 14 entre autres - et de l'offre supplémentaire de transports liée aux Jeux olympiques.
Les différents acteurs restent également partagés quant aux solutions pour combler ce déficit, mais "le mérite de ce rapport, c'est d'objectiver ce besoin de financement", a commenté une source au cabinet du ministère des Transports.
Opposée à une hausse des tarifs, IDFM, présidée par Valérie Pécresse, avait fini par augmenter fortement fin 2022 le prix du ticket et du Pass Navigo, de 12 %, pour boucler son budget, après des années de stabilité. Les Inspections des finances et de l'environnement supposent que les tarifs des tickets et abonnements pour les usagers continuent à augmenter au cours des prochaines années, au minimum au rythme de l'inflation.
Le ministère a indiqué qu'il n'était pas opposé à des hausses de tarifs mais qu'il ne reprendrait pas à son compte "l'indexation (sur l'inflation) ou d'autres hypothèses beaucoup plus volontaristes" proposées par le rapport.
"Le remède serait pire que le mal"
"Le remède serait pire que le mal. Il ne faudrait pas qu'avec des augmentations tarifaires inconsidérées on en vienne à dissuader l'usage des transports publics", a commenté le ministère, en écho à IDFM. L'autre grande ressource du système de transport, le versement mobilité des employeurs, est sous-estimée par IDFM et ne devrait pas être augmentée, selon les auteurs du rapport. Le ministère et IDFM sont au contraire favorables à ce que les plafonds de ces versements soient relevés.
La mission met aussi en avant d'autres pistes de nouvelles ressources, ciblant les modes de transport polluants ou les visiteurs occasionnels: trois taxes, dont une additionnelle à la taxe de séjour, qui pourrait représenter 200 millions d'euros dès 2024, une sur les véhicules de plus de 1,4 tonne, et une sur les voyageurs aériens. Les discussions vont s'engager au cours des prochains mois "sous la houlette de Matignon", a souligné le ministère.
Avec AFP