Le premier prêtre de l'église chaldéenne né en France, Narsay Soleil, a été ordonné dimanche par le patriarche des chaldéens, Mgr Louis Raphaël Ier Sako, venu tout spécialement d'Irak à Sarcelles (Val-d'Oise), où vit une importante communauté de Chrétiens d'Orient.
En l'église Saint-Thomas-Apôtre, première église chaldéenne d'Ile-de-France, cette messe dite d'ordination sacerdotale s'est tenue en français et en araméen, la langue de Jésus. Derrière l'édifice, trop petit pour accueillir les centaines de personnes qui voulaient y assister, un écran géant retransmettait la messe.
Double évènement pour les fidèles, elle a vu le premier prêtre chaldéen né en France être ordonné par le patriarche de tous les chaldéens, basé à Erbil (Irak).
Dernier enfant d'une fratrie de huit, Narsay Soleil, 30 ans, a grandi dans le Val-d'Oise. Sa famille, originaire du sud-est de la Turquie, était arrivée en France en 1984.
Après des brèves études de droit, il entre en 2008 au séminaire à Paris, où il débute sept années de formation. En parallèle, il s'investit à l'église de Sarcelles.
"Devenir prêtre, ce n'est pas un carrière, c'est un engagement au service d'une communauté", a déclaré en l'ordonnant le patriarche dans un français parfait. "Ton sacrifice a un sens et nous donne de l'espoir pour persévérer dans l'Eglise."
Remerciant le gouvernement français, qui "essaye de protéger cette minorité des Chrétiens d'Orient", le patriarche a longuement prié pour "la paix en Irak et en Syrie, et que les gens vivent en harmonie".
"Notre monde a besoin d'être encouragé, d'avoir plus d'espoir. Surtout les chaldéens, qui ont beaucoup de problèmes, beaucoup de souffrance", a-t-il poursuivi, appelant les prêtres à "crier contre l'injustice"
Au moins 300.000 chrétiens ont fui la Syrie depuis le déclenchement de la guerre en 2011, et il ne reste qu'environ 400.000 chrétiens en Irak, contre 1,4 million en 1987. Ils y sont persécutés par les jihadistes du groupe État islamique (EI). "La présence du patriarche, dans le contexte irakien actuel, est un symbole pour toute la communauté et apporte beaucoup d'espérance", a déclaré à l'AFP Narsay Soleil, qui a vu dernièrement le nombre de fidèles se multiplier à Sarcelles. "Cette Eglise, on peut essayer de l'abattre mais elle continue de croître."