C'est une addition à plusieurs millions d'euros qui attend la région Île-de-France après une semaine d'émeutes urbaines qui ont endommagé mairies, commerces et transports.

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Il y a une semaine jour pour jour, Nahel, un adolescent de 17 ans, était mortellement touché par un tir policier à Nanterre. Cette nouvelle a embrasé la France, et plus durement encore la région parisienne avec des nuits d'émeutes et de violences d'une rare intensité.

Sept jours après son décès, les tensions semblent redescendre progressivement et l'heure est au bilan. Des nombreux biens privés comme des commerces, des bureaux ou des véhicules ont été incendiés, vandalisés et pillés. Les établissements publics ont également touché, plusieurs écoles, commissariats ou encore mairies ont été la cible des émeutiers.

Une ville sur dix

En Île-de-France, une centaine de bâtiments publics ont été dégradés ou détruits. 140 communes, soit plus d'une sur dix, ont été concernées par ces violences urbaines. Dans ce total, la région compte 18 mairies centrales ou annexes endommagées, de même que 36 postes de police municipale, rapporte l'AFP.

La maison du maire de l'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), Vincent Jeanbrun, a été attaquée dans la nuit de samedi à dimanche à la voiture bélier, blessant sa femme et ses enfants. À Garges-Lès-Gonesse (Val-d'Oise), c'est la mairie qui a été incendiée. À La Verrière (Yvelines), deux écoles ont été ravagées par les flammes. Valérie Pécresse s'y est rendue ce mardi matin alors que 170 élèves de deux écoles primaires détruites vont être relogés à la rentrée dans un lycée de la même commune qui dispose de salles libres.

Suite à ces actes malveillants, de nombreuses interpellations ont eu lieu. En France, 374 personnes ont été jugées depuis vendredi en comparution immédiate, selon les chiffres du ministère de la Justice transmis à l'AFP. Des peines de prison ferme ont été prononcées.

20 millions d'euros de dommages pour les seuls transports franciliens

Les transports publics ont également été la cible des émeutiers. À Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), un dépôt de bus de la RATP a été incendié, et douze véhicules totalement calcinés. À Clamart (Hauts-de-Seine), c'est un tramway qui a été totalement ravagé. Au total, 39 bus ont été brûlés en Île-de-France depuis le début des émeutes, dont 14 dans le dépôt de la société ProCars à Provins (Seine-et-Marne).

Selon une première estimation d'Île-de-France Mobilités, les dommages se chiffrent à "au moins 20 millions d'euros". La présidente de la région Valérie Pécresse a d'ailleurs annoncé il y a quelques jours qu'un vote se tiendrait ce mercredi 5 juillet afin de décider le déblocage d'une enveloppe exceptionnelle de 20 millions d'euros pour réparer les biens publics endommagés par les émeutiers.

Des commerçants inquiets

Pour les commerçants vandalisés ou pillés, il s'agit désormais de se faire indemniser. Selon franceinfo, France Assureurs a déjà recensé 5 800 sinistres déclarés. Des mesures exceptionnelles pourraient être mises en place a annoncé Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, lors d'un déplacement à Arpajon dans l'Essonne.

"Quand votre commerce a été entièrement brûlé, que c'est le travail de toute une vie qui est réduit en cendres, il faut que l'État soit à votre côté et qu'il puisse y avoir des annulations de charges sociales ou fiscales au cas par cas pour les commerçants les plus touchés", a-t-il déclaré lors de sa visite relatée par l'AFP.

Bruno Le Maire a aussi encouragé les commerçants sinistrés à se tourner vers les conseillers départementaux à la sortie de crise, tandis que certains indépendants auront la possibilité de moduler à la baisse leur taux d'impôt sur le revenu.

Les principales organisations patronales françaises appellent de leur côté le gouvernement à mettre en place des mesures de soutien en faveur des commerçants et entrepreneurs affectés, notamment un "fonds de secours" pour "ceux qui ont tout perdu". À ce stade, aucun chiffre précis sur le nombre de commerces franciliens concernés n'est connu.

Une future "loi d'urgence"

Devant les maires de plus de 300 communes réunis à l'Elysée, Emmanuel Macron a annoncé mardi une "loi d'urgence" pour accélérer la reconstruction dans les villes touchées par les émeutes de la dernière semaine, ouvrant plusieurs chantiers avec une "priorité absolue", le rétablissement d'un "ordre durable".

Il a promis un accompagnement "pour très vite pouvoir réparer" le matériel de vidéosurveillance cassé, ainsi que des aides financières pour les réparations concernant "la voirie, les établissements communaux, les écoles".

Le chef de l'Etat s'est dit "très prudent" sur la perspective d'un retour au calme "durable", tout en considérant que le pic des premiers soirs était passé. Il a donc confirmé des "moyens exceptionnels" pour garantir "l'ordre durable, républicain", et "maintenir l'effort et la pression" notamment les 13 et 14 juillet, autour de la fête nationale.

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