Le parquet national antiterroriste, une force de frappe judiciaire

Alors que les attentats se sont multipliés ces dernières années, le parquet national antiterroriste (PNAT) représente une organisation judiciaire sans précédents contre le terrorisme. Imaginé après les attaques de novembre 2015 à Paris, et créé en juillet 2019, il regroupe 28 magistrats.
 

L’enquête se poursuit après l’attaque au hachoir survenue le 25 septembre dernier, à proximité des anciens locaux de Charlie Hebdo. Rue Nicolas Appert, dans le XIe arrondissement de la capitale, un homme blessait grièvement deux membres de l’équipe de l’agence de presse Premières Lignes, croyant s’attaquer au journal satirique.

L’attaque, survenue alors que se poursuit le procès des attentats de janvier 2015, fait suite à une longue série d’attentats. D’après le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, 32 attentats ont été déjoués depuis 2017 sur le territoire français.Sur le terrain judiciaire, 87 procès pour des faits de terrorisme se sont tenus en 2019, et une trentaine d’autres encore cette année. Un calendrier très chargé, comme l’explique Jean-François Ricard, le procureur national antiterroriste : "Nous sommes en train de juger aujourd’hui en 2020 un certain nombre d’affaires qui datent de 2014, 2015, 2016… Or, ces années 2014 à 2017 ont été des années effroyables."

674 procédures judiciaires aujourd’hui en cours, pour 453 personnes mises en cause

En quatre ans, la vague d’attentats a fait plus de 155 morts en France. Imaginé suite aux attaques perpétrés à Paris en novembre 2015, le parquet national antiterroriste (PNAT) a lui vu le jour le 1er juillet 2019.

Je pense que c’est une vraie valeur ajoutée, que ce soient les magistrats qui ont connu le dossier, qui l’ont mené depuis sa naissance, qui aient la chance de porter cette accusation et de participer aux débats.

François Molins, ancien procureur de Paris, aujourd'hui procureur général près la Cour de cassation

Avant sa création, le procureur de Paris – François Molins à l’époque – avait en charge la section antiterroriste. Le PNAT représente unne plus-value incontestable selon le haut magistrat, aujourd’hui procureur général près la Cour de cassation : "Ce sont les collègues qui ont suivi tous ces attentats au tout début, sur les scènes de crime, dans le cadre des directions de l’enquête, qui vont être en charge de porter l’accusation au cours des procès qui vont se tenir. Je pense que c’est une vraie valeur ajoutée, que ce soient les magistrats qui ont connu le dossier, qui l’ont mené depuis sa naissance, qui aient la chance de porter cette accusation et de participer aux débats."
Le PNAT regroupe 28 magistrats, soit sept fois plus que dans les années 2000. Au total, 674 procédures judiciaires sont aujourd’hui en cours, pour 453 personnes mises en cause.

Multiplication des acteurs du terrorisme, diversification des profils...

Personnalités isolées, inconnues des services de police… Jean-François Ricard note des "évolutions considérables" : "La première évolution, c’est le nombre d’acteurs. Au milieu des années 1990, on pouvait parler de quelques centaines d’islamistes djihadistes. Aujourd’hui, on est sur un éventail beaucoup plus important. Et ça implique une plus grande diversification. Il n’y a pas de règle : on ne peut pas dire "voilà le profil djihadiste", ça serait une erreur."Lundi, s’ouvrait par exemple le procès de Sid Ahmed Ghlam, principal accusé dans l’affaire de l’attentat déjoué de l’église de Villejuif en 2015, trois mois après la fusillade à Charlie Hebdo. L’homme, jugé par la cour d’assises spéciale de Paris, est soupçonné d’avoir tué Aurélie Châtelain, une professeure de fitness alors âgée de 32 ans, sur un parking lors de la préparation de son assaut.
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