Sept ans après l'attentat du Caire de 2009, dans lequel une jeune fille de Levallois-Perret avait été tuée, sa famille veut interroger la justice sur un vieux projet d'attaque visant le "Bataclan" qui pourrait, selon elle, apporter un nouvel éclairage à une enquête dans l'impasse.
Le 22 février 2009, une bombe explosait à proximité d'un groupe de lycéens français, près de la mosquée Al-Hussein, tuant Cécile Vannier, 17 ans, une jeune fille de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) et blessant 24 personnes dont 17 Français.
Très vite, les autorités égyptiennes avaient arrêté sept personnes dont une Française d'origine albanaise, radicalisée et arrivée en Egypte en 2005, Dude Hoxha, seule mise en examen en France dans ce dossier, pour un soutien financier présumé aux commanditaires de l'attentat.
Depuis, l'enquête est au point mort. Pour tenter de relancer un dossier qu'il qualifie d"encalminé" Me Antoine Casubolo Ferro, avocat de l'Association Française des victimes du terrorisme (AFVT), organise avec des familles de victimes et leurs avocats une conférence de presse lundi,22 février.
L'objectif des familles est d'appeler la justice à "reconsidérer l'enquête sur Le Caire à la lumière des investigations sur les attentats du 13 novembre 2015" car pour elles, "des liens existent".
Des suspects en commun dans les deux dossiers
Les victimes s'interrogent sur le rôle d'un Belge d'origine tunisienne, Farouk Ben Abbes, mis en examen dans une enquête ouverte en juillet 2010 sur un projet d'attentat visant à Paris la salle de spectacles du Bataclan, avant un non-lieu en septembre 2012 faute de "charges suffisantes".L'enquête d'alors avait permis d'établir son "ancrage dans la mouvance jihadiste armée" et ses liens avec Fabien et Jean-Michel Clain, figures du jihadisme français dont les voix sont reconnaissables dans la revendication des attentats du 13 novembre.
A l'époque, la Française arrêtée après l'explosion au Caire avait raconté aux enquêteurs français avoir entendu que Ben Abbes "préparait un projet d'attentat contre la salle du Bataclan à Paris". Mais ce témoignage n'a jamais pu être étayé.
Aujourd'hui, après les attentats de Paris en novembre 2015, et la tuerie au Bataclan, les familles veulent savoir ce que police et justice savaient réellement.
En décembre 2015, l'avocat de la famille de Cécile Vannier, Me Olivier Morice, a demandé au juge d'instruction que soit versée à l'enquête tentaculaire sur les tueries de novembre la procédure sur l'attentat du Caire, complétée depuis cet été par celle du projet d'attaque visant le Bataclan. Demande
acceptée, selon l'avocat. Le Point Cécile Magne et Colette Zagaroli