Les radars sonores pourront verbaliser en 2024 en Île-de-France

En phase d'homologation, les prototypes de radars sonores déployés sur certaines voies à Paris et en Île-de-France seront de retour en 2024, une fois certifiés, avec le pouvoir de verbaliser. Quatre sites, pour l'instant, dans la région francilienne sont concernés.

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Il répond au doux nom de l'Hydre. Les conducteurs de voitures ou deux-roues motorisés qui ont circulé près du village de Saint-Lambert dans les Yvelines l'ont sans doute aperçu pendant quelques mois. Une drôle d'antenne munie de capteurs jusque-là passive, mais tout ouïe de ce qui peut se passer sur la chaussée.

L' "Hydre" de Saint Lambert est un prototype de radar sonore pour l'instant, en expérimentation mais une fois homologué, il aura pour but de lutter contre la pollution sonore et de mettre à l'amende les conducteurs trop bruyants. L'Hydre, ce radar très sophistiqué, a été conçue par Bruitparif, un centre d'expertises en bruit et en pollution sonore. Ce système combine, selon ce centre, "deux dispositifs acoustiques inspirés de la technologie brevetée dans le capteur Méduse et tous les éléments techniques permettant de détecter les infractions relatives au bruit routier".

Une expérimentation en deux temps

Pendant 10 mois depuis janvier 2022, deux autres systèmes de radars "Hydre" ont été déployés en Île-de-France : un sur Paris, situé rue d'Avron dans le quartier de Charonne dans le 20e arrondissement de Paris, et un autre, le long de la départementale 5 à Villeneuve-le-Roi dans le Val-de-Marne. Mais les radars "Hydre" ne sont pas les seuls à être expérimentés. Une société lyonnaise, MicrodB, a déployé, elle aussi, sur d'autres lieux, son type de radar sonore. Au total, sept sites en France participent à cette expérimentation. À Toulouse, à Bron près de Lyon, à Nice, mais aussi à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine.

Aujourd'hui, ces radars prototypes ne trônent plus en bordure de la chaussée et pour cause, ils sont examinés à la loupe, dans des laboratoires comme le Laboratoire national de métrologie et d'essais. Une expertise qui va se dérouler sur plusieurs mois et qui doit les homologués ou non.

Une fois certifiés, ces mêmes radars prototypes seront redéployés sur leurs sites d'origine avec le pouvoir de verbaliser. Du côté de Bruitparif, selon sa directrice, Fanny Mietlick, "on espère pouvoir en fin d'année redéployer le système avec constatations et verbalisations".

En cas d’infraction, le conducteur d'un engin trop bruyant pourra alors recevoir une amende de 135 euros. Laquelle sera ramenée à 90 euros en cas de paiement dans les 15 jours.

Les "comportements inciviques" dans le radar

Ce qui est visé par les radars sonores : "ce sont surtout les comportements inciviques de ceux qui ont modifié leurs véhicules", explique Fanny Mietlick :" à partir de 85 dB, on rentre dans la zone de bruit ou il peut avoir des conséquences pour l'audition, des pics de bruits qui peuvent perturber le sommeil et avoir une incidence néfaste sur la santé" selon la directrice de Bruitparif.

Le centre d'expertise a épluché les données recueillies par le radar prototype de la rue d'Avron à Paris : "si le seuil était fixé à 85 dB, on aurait constaté plus une trentaine d'infractions verbalisables", précise Fanny Mietlick "et deux tiers d'entre elles sont liées à des scooters et des motos dont le pot d'échappement, par exemple, a été modifié".

Pour la directrice de Bruitparif : "les voitures de Monsieur et Madame tout le monde n'ont aucun risque de déclencher ces radars, car la quasi-totalité des véhicules est homologuée à des niveaux en dessous de 85 dB, autour de 80 dB", hormis certains véhicules agricoles ou certains poids lourds.

Vers un plan de déploiement national

Il faudra encore trois à quatre mois de fonctionnement des radars prototypes avant de pouvoir envisager un plan déploiement national. Un plan qui devra être porté et réglementé par le ministère de la transition écologique en lien avec le ministère de l'Intérieur, sous réserve d'une disposition législative.

En Île-de-France, ce seront "les collectivités locales qui décideront du choix des sites pour ces radars sonores, ce sont elles qui seront à la manœuvre", selon Fanny Mietlick qui précise qu'il y a déjà beaucoup "d'attentes" à ce sujet de la part des mairies.

Bruitparif vient de conclure un partenariat avec un industriel pour envisager de produire à grande échelle son type de radar et pourra, à terme, l'exporter à l’international. Un radar "Hydre" est d'ailleurs "en test sur une grande avenue à Berlin", selon le centre d'expertise.

 

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