Trois skinheads seront jugés du 4 au 14 septembre par la cour d'assises de Paris pour la mort en 2013 du militant antifasciste Clément Méric, lors d'une rixe dans le centre de la capitale.
Les deux principaux suspects, Esteban Morillo et Samuel Dufour, comparaitront pour "violence commise en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et "violence avec usage ou menace d'une arme ayant entrainé la mort sans intention de la donner". Le troisième accusé, Alexandre Eyraud, sera jugé pour "violence" suivie d'incapacité n'excédant pas huit jours.
Clément Méric, étudiant à Sciences Po de 18 ans, a été tué le 5 juin 2013 dans le centre de Paris lors d'une brève et violente bagarre opposant des "skinheads" et des "antifas" qui s'étaient rencontrés par hasard.
Icône pour les militants antifascistes
Sa mort avait causé une forte émotion, conduisant le gouvernement à dissoudre plusieurs groupuscules d'extrême droite. Clément Méric reste, 5 ans après sa disparition, une icône pour les militants antifascistes, qui défilent chaque année début juin pour commémorer sa disparition. Ils étaient ainsi près d'un millier samedi dernier à Paris.La juge d'instruction a conclu en mars 2017 à une bagarre qui a tourné au drame, "à l'occasion d'une rencontre fortuite" des deux groupes rivaux, dans une vente privée de vêtements, selon son ordonnance de mise en accusation dont avait eu connaissance l'AFP. Au cours de l'enquête, chaque camp a accusé l'autre de provocations.
En décembre, la cour d'appel de Paris a rejeté le recours d'Esteban Morillo qui contestait l'utilisation d'un poing américain dans cette bagarre. Dès sa garde à vue, il avait affirmé avoir frappé Clément Méric au visage par deux fois et à mains nues, dans un réflexe de défense. D'autres témoins ont néanmoins déclaré avoir vu cette arme.
Les violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sont punies de vingt ans de réclusion criminelle lorsqu'elles sont commises avec une ou plusieurs circonstances aggravantes.