Après un premier tour des élections municipales marqué par une large abstention en pleine épidémie de coronavirus, le paysage francilien est marqué par un recul du PCF dans deux de ses bastions historiques de l'Est, et par le maintien de la droite dans ses fiefs de l'Ouest.
L’ambiance était particulière dimanche dans les bureaux de vote franciliens, après l’annonce de la fermeture des commerces "non indispensables" accueillant du public et alors que les Français sont invités à "rester chez eux" contre la propagation du Covid-19. Le premier tour des élections municipales a pourtant bel et bien été maintenu avec, dans les urnes, une large avance pour Anne Hidalgo (PS) à Paris. Avec près de 30 % des suffrages exprimés, la maire sortante se place en effet devant Rachida Dati, à 22 %, et appelle désormais "à l'unité et au rassemblement", visant les écologistes.Au niveau régional, le paysage électoral est aussi marqué par un recul du PCF dans deux de ses bastions historiques de l'Est. En Seine-Saint-Denis, le Parti communiste est dépassé à Saint-Denis, où Mathieu Hanotin (PS) arrive en tête avec 35 % des voix, et Aubervilliers, où la candidate Meriem Derkaoui arrive troisième derrière une liste UDI et une liste citoyenne.Dans ce département symbolique de la banlieue rouge, le PCF peut se consoler avec Montreuil, où le maire sortant, Patrice Bessac, est élu au premier tour avec 51 % des voix. Même tendance à La Courneuve avec Gilles Poux (64,42 %) et Stains avec Azzédine Taïbi (57,88 %), où les listes PCF obtiennent plus de la moitié des voix dès le premier tour.
Le maintien de la droite dans ses fiefs de l'Ouest
A Bobigny, le candidat PCF Abdel Sadi finit également devant avec 37 % des voix, devant l'UDI (26 %) qui avait remporté la ville en 2014 mais dont le mandat a été miné par les affaires. Le PS, lui, finit en tête à Pantin, Bagnolet ou Bondy, malgré la présence de plusieurs listes concurrentes à gauche.Autre tendance en région parisienne : le maintien de la droite dans ses fiefs de l'Ouest. Deux barons des Hauts-de-Seine ont été facilement réélus : à Issy-les-Moulineaux, André Santini (UDI), 79 ans et maire depuis 40 ans (60,3%), et Joëlle Ceccaldi-Reynaud (LR) à Putaux (65 %).A Levallois-Perret, où les résultats étaient particulièrement scrutés après la démission forcée des époux Balkany, il devrait y avoir un second tour pour la première fois depuis 2001, malgré le score honorable de la liste d'Agnès Pottier-Dumas, soutenue par les Balkany (en tête avec près de 34 %), devant l'opposant historique Arnaud de Courson (DVD, à près de 20 %).Le RN en tête à Mantes-la-Ville, seule municipalité du parti en Île-de-France
Pour ce qui est du Val-de-Marne, Philippe Bouyssou (PCF), maire sortant d'Ivry-sur-Seine, arrive largement en tête devant une liste dissidente soutenue par LFI et les écologistes, dans cette ville emblématique de la banlieue rouge. Dans les Yvelines, à Mantes-la-Ville, le maire RN Cyril Nauth a réussi à basculer en tête au premier tour avec 33 % des suffrages. Il s’agit de la seule commune RN d'Île-de-France.En Seine-et-Marne, l'ancien ministre Jean-François Copé (LR) est très largement réélu (76,35 %) dès le premier tour à Meaux, où il avait été élu pour la première fois en 1995. A retenir aussi la réélection à Coulommiers du ministre de la Culture, Franck Riester, confiné après avoir contracté le Covid-19.Dans le Val-d'Oise, à Garges-lès-Gonesse, la liste menée par le fondateur du Collectif contre l'islamophobie (CCIF), Samy Debah, répertoriée comme "communautaire" par les services de l'Etat, récolte 34% des voix. La liste arrive en deuxième position derrière le candidat Benoît Jimenez (42 %). Pour ce qui est de l'abstention à Paris comme dans le reste de l'Île-de-France, la participation s'est révélée en forte baisse dans le contexte d'épidémie de coronavirus.► Consultez les résultats de votre commune sur franceinfo.