Des dizaines de personnes, dont des Gilets jaunes, manifestaient dimanche après-midi sur les Champs-Elysées dans un face-à-face tendu avec les forces de l'ordre, à l'issue du défilé militaire du 14-Juillet.
C'est la première fois depuis le 16 mars que des "gilets jaunes" parviennent à retourner manifester sur les Champs-Elysées qui avaient connu une flambée de violences lors du 18e samedi de mobilisation de ce mouvement social. Au total, 175 personnes ont été interpellées en marge du défilé, où des "gilets jaunes" avaient appelé à manifester, selon le bilan dressé à 17h par la préfecture de police.
Le calme revient sur les Champs-Élysées grâce à la réactivité des forces de l'ordre. 175 personnes interpellés depuis ce matin.
— Préfecture de police (@prefpolice) July 14, 2019
Plusieurs figures des Gilets jaunes ont été placées en garde à vue pour quelques heures : Jérôme Rodrigues et Maxime Nicolle pour "organisation d'une manifestation illicite", et Eric Drouet pour "rébellion", indique le parquet de Paris. Sur la célèbre avenue, quelques dizaines de Gilets jaunes, sans leur chasuble fluo mais armés de sifflets et de ballons, ont hué le passage du président Emmanuel Macron dans la matinée lors du défilé du 14-Juillet. De petits groupes ont ensuite parcouru la grande artère en chantant "Macron démission" ou "Gilets jaunes ! Ca va péter !".
Tensions et lacrymogènes
C'est après la fin de la cérémonie que la situation s'est tendue. Vers 14h30, des manifestants, mais aussi des jeunes gens dissimulant leurs visages sous des foulards et capuches, ont investi le haut de l'avenue rouverte au public.De nombreuses barrières métalliques qui avaient été utilisées pour limiter les déplacements des spectateurs ont été mises à terre, des poubelles incendiées, conduisant les forces de l'ordre à riposter en tirant des grenades lacrymogènes. Les policiers chassaient peu à peu les manifestants de l'avenue, ces derniers se réfugiant dans les rues adjacentes. Un face-à-face tendu qui a duré environ deux heures en haut de l'avenue.
Bleu, blanc, rouge des pieds à la tête, Cid est encore révolté par le traitement réservé aux manifestants sur l'avenue : "On nous a nassé (encerclé) dans la matinée, on s'est fait traiter comme des chiens. C'est eux (les forces de l'ordre, ndlr) qui ont fait monter la pression"."Ce matin on est venu assister au défilé car on est citoyen. On nous a tellement interdit de Champs, c'est important d'être de retour."
Cid, 33 ans, venu de Seine-et-Marne.
De "nouvelles difficultés" ce soir
Dans l'après-midi, des street-medics, des bénévoles assurant les premiers secours dans les manifestations, ont indiqué à l'AFP avoir pris en charge une touriste étrangère grièvement blessée à l'oeil gauche, vers 14h30 en haut des Champs-Elysées. Quant Fouquet's, qui venait juste de rouvrir après plusieurs mois de travaux, il a dû à nouveau barricader sa devanture et plusieurs policiers ont pris place devant la brasserie. Quelques vitrines de commerces ont été cassées dans des rues perpendiculaires à l'avenue et un abribus a eu la vitre détruite.En fin de journée, le préfet de police a parlé de "200 casseurs" présents sur les Champs-Elysées. "Nous les avons repoussés. Il reste quelques manifestants, mais l'essentiel est sauf : l'ordre a été rétabli", a-t-il déclaré depuis les Champs-Elysées. "Je m'attends ce soir à ce que de nouvelles difficultés apparaissent. Nous somes prêts et nous seront suffisamment nombreux pour y faire face."