La Ville de Paris a annoncé ce mardi de nouvelles mesures pour lutter contre les affichages illégaux de publicités et d'affiches politiques. Des associations qui luttent contre la pollution visuelle demandent la dissolution des agences publicitaires qui s'adonnent à ces pratiques.
La mairie de la capitale durcit le ton face à l'affichage illégal. Alors que près de 500 affichages sauvages sont signalés toutes les semaines par des habitants, la Ville de Paris a annoncé ce mardi de nouvelles mesures pour lutter contre le phénomène.
Ainsi, Colombe Brossel, adjointe (PS) à la propreté de la maire (PS) de Paris, a indiqué que la Ville mobiliserait désormais 30 à 40 agents. Ils enlèveraient environ 1 600 m² d'affiches chaque semaine, soit l'équivalent de "trois terrains de tennis" a précisé l'adjointe lors du Conseil de Paris de décembre.
Cette augmentation des effectifs a pour résultat une augmentation des constats pour recouvrement. Ceux-ci sont calculés en fonction de la surface identifiée. La mairie distribue également des amendes administratives aux organisations qui mettent en place des affichages sauvages. La Ville a formulé une demande afin de récupérer en 2024 la compétence de distribution de ces amendes dans l'espoir de dissuader les récidivistes. Selon Colombe Brossel, cela offrirait à la mairie "un outil supplémentaire pour frapper au porte-monnaie."
"Nous demandons la dissolution de ces agences"
Certaines associations demandent à la mairie d'aller plus loin dans ces démarches, c'est-à-dire allant jusqu'à la dissolution des agences qui s'adonnent aux affichages sauvages. "Cela fait une dizaine d'années que plusieurs agences sévissent dans Paris sans que rien ne soit fait", regrette Thomas Bougenot, porte-parole de Résistance à l'agression publicitaire.
En outre, il explique que ces pratiques ne concernent pas exclusivement les marques mais que de plus en plus de représentants politiques font appel à ces agences. Enfin, il concède que les moyens utilisés par les pourvoyeurs d'affichages sauvages sont de plus en plus diversifiés : "Cela peut inclure des affichages au sol, mais également des camions de projection sur les murs ou bien avec des écrans numériques".
Concernant, les initiatives de la mairie, l'association salue le travail enclenché depuis 2016 mais estime qu'elle doit aller encore plus loin pour pénaliser les publicitaires illégaux.
Porter plainte contre les poseurs illégaux d'affiches
Du côté des associations qui luttent contre les affichages sauvages, la réaction face à ces nouvelles annonces de la Ville est amère.
"Le transfert de pouvoirs des préfets aux mairies est une supercherie, il ne s'agit pas d'attendre 2024 pour mettre en place des mesures locales contre les affichages sauvages, la mairie pourrait par exemple porter plainte contre les afficheurs, or elle ne le fait que rarement", regrette Pierre-Jean Delahousse, porte-parole de l'association Paysages de France qui lutte contre les affichages illégaux.