Connaissez-vous l’Halyomorpha Halys ? Il y a peu de chances. En revanche, vous connaissez peut-être la Punaise Diabolique. Et pour cause, vous l’avez sûrement croisée dans votre jardin, sur votre balcon ou même, depuis quelques jours, dans votre appartement. A Paris, c’est une véritable invasion.
Une punaise marbré de marron et de gris, de la taille d’un ongle, rampant dans la salle de bain vers les brosses à dent. C’est ce qui est arrivée à Loretta, une phobique des insectes dans son appartement de l'est parisien. Après quelques recherches, elle découvre avec stupeur le nom de la bestiole : la punaise diabolique. Et après une chasse dans toutes les pièces, elle tombe sur un début d’invasion.
«Elles étaient là sur le balcon entrain de ramper par terre. Je les ai renvoyées dans le jardin d’à côté. Je sais que ce n’est pas ça qu’il faut faire. Mais je ne me vois pas non plus tuer des petites bébêtes. » raconte Loretta, une habitante du XXe arrondissement de Paris.
Une espèce invasive
Avec 5 pontes par an, la punaise diabolique se reproduit à toute vitesse. Et comme chaque automne, elle cherche à rentrer dans nos maisons pour passer l’hiver au chaud. Si bien que depuis la baisse des températures, le muséum d’histoire naturelle reçoit jusqu’à 80 coups de fil par jour, comme le confirme le chercheur Romain Garouste.«Entre septembre et octobre, il y a eu une montée en puissance des appels, un peu paniqué, en disant "j’en ai cent, j’en ai énormément, je ne sais plus comment faire, j’ai des enfants en bas âge, qu’est que je dois faire" … Je ne peux pas me substituer à un médecin pour répondre à cette problématique-là. On ne peut pas laisser les gens se laisser envahir non plus par des centaines de punaises diaboliques», explique Romain Garouste Entomologiste au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris.
Un fléau pour les agriculteurs
Wicked Bug, son nom vient des Etats-Unis et depuis 20 ans, elle ravage les champs de maïs, de soja ou d’arbres fruitiers qu’elle ronge de l’intérieur. Même inquiétude en Italie où elle attaque les noisetiers. A tel point que le goût d’une célèbre pâte à tartiner pourrait même changer. Pourtant en France, la punaise diabolique, n’inquiète pas plus que ça.«Je crois que c’est à partir du moment où elle ira dans les cultures, comme on l’attend maintenant, que l’on va se préoccuper du problème. C’est un peu dommage d’avoir perdu ce temps car les populations ont augmenté dans les villes, justement où elles se sont multipliées", affirme Romain Garouste.
Comment s'en débarasser?
Une bonne nouvelle quand même : la punaise diabolique n’est pas dangereuse pour l’homme. En revanche dans de rares cas, elle provoque des allergies chez les chiens et les chats. Pour en venir à bout, une solution simple : les piéger dans un sac bien fermé que vous jetterez à la poubelle. Des pièges, enduits de phéromones pour les attirer, existent également dans le commerce. Dernier conseil : ne les écrasez pas, comme leurs cousines locales de couleur vertes, l’odeur est diabolique. Répertorier les punaises sur tout le territoire
Une cartographie de la présence en France des punaises diaboliques est en cours. Si vous en observez une ou plusieurs, envoyez vos infos et photos au chercheur Romain Garouste au Muséum National d'Histoire Naturelle.Un appel à contribution a été lancé le 19 octobre dernier:
https://www.mnhn.fr/fr/recherche-expertise/actualites/appel-contribution-punaise-diabolique