BD : quelles planches choisir pour mettre les voiles cet été ?

Cet été, que vous restiez chez vous ou que vous partiez, peut-être l'envie de buller vous gagnera. Même s'il est désormais possible d'acheter au dernier moment, dans les kiosques des gares ou des aéroports, les meilleures ventes de bandes dessinées comme le dernier "Cahier d'Esther - Histoire de mes 16 ans" ou la surprise de l'année "Le Monde sans fin, miracle énergétique", voici une sélection de dix merveilles pour s'évader ou emprunter les chemins de traverses : des BD et romans graphiques pour mettre les voiles afin de quitter les rivages de l'Ile-de-France.

  • Damien, l'empreinte du vent par Vincent et Gérard Janichon - Vents d'Ouest / Glénat

Le résumé de l'éditeur : Damien est l’histoire d’un voyage devenu légendaire. C’est aussi le nom du petit voilier en bois qui, dans les années 70, effectua ce tour du monde exceptionnel de cinq ans, aujourd’hui inscrit en référence dans le domaine de l’aventure. Alors copains d’école à Grenoble (38), Jérôme Poncet et Gérard Janichon, décident à 17 ans de consacrer leur jeunesse à courir le monde. Leur cap est la liberté, la découverte, l’accomplissement, la voile aux extrêmes du globe.

Notre avis : "Les terriens pensent que naviguer consiste à aller d'un port à l'autre. Le voyage est tout autre, il commence quand on oublie la géographie, quand on abolit le temps…" Ainsi pourrait se résumer l'incroyable odyssée de deux amis de classe à travers les océans. L'époque, les années 70, est bien rendue, celle où les jeunes à peine entrés dans l'âge adulte pouvaient encore croire en leur rêve sans éco-anxiété. A bord du voilier, la météo guide leur pérégrination portée par les différents vents du globe. Le climat n'est pas encore leur préoccupation première. Partis en 1969 de La Rochelle (17), les navigateurs reviendront en 1973, après un voyage initiatique de plus de 55 000 milles. On les surnommera « Les Défricheurs d’océans ». Damien, ce petit voilier qu'ils ont construit à leur façon, par eux-même, en 5 ans, accumule les grandes premières inédites : Arctique, remontée de l’Amazone à la rencontre des populations locales reculées, Cap Horn, Tropiques et trois saisons de suite dans les latitudes rugissantes du Grand Sud. Classé monument historique et accessible au public au musée maritime de La Rochelle, ce bateau a été refait à neuf et mis à l'eau en 2019.

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  • Vent debout par Nicole Augereau, Grégory Jarry et Lucie Castel - Delcourt

Le résumé de l'éditeur : Ces deux auteurs de bandes dessinées, Nickye et Grégory, parcourent le monde avec leurs enfants. Au cours d’une escale en Indonésie, un vieux baroudeur leur raconte le périple d’Alice et Olivier. Ce couple, épris de liberté, navigue tranquillement autour du globe sur un voilier, le Vent Debout. Jusqu’au jour où des pirates s’en emparent…

Notre avis : Une autre histoire de mer et, là aussi, le voyage est plus important que la destination. Vent debout mène de front trois récits : celui d'une famille de routards avec trois enfants (les scénaristes de ce roman graphique Nicole Augereau et Grégory Jarry), celui d'un second couple en plus celle du narrateur, un retraité. Tout le talent des deux auteurs c'est de partir d'une histoire vraie, dramatique : la prise d'otages, à deux reprises, du couple d'Alice et d'Olivier d'abord par des pirates somaliens puis par des pirates philippins. Pour autant, il ne s'agit pas de trop assombrir le propos de cette bande dessinée. Le coeur de cette bd : comment vit-on l'aventure à trois âges de la vie ? Entre les mésaventures cocasses des enfants et la bonhommie du retraité, cet album navigue entre atmosphère légère et gravité pour ne pas oublier les dangers et les limites de la liberté d'une vie sans entrave.

A noter le talent de Lucie Castel. La dessinatrice utilise des photos pour mettre en scène ses dessins. Elle s'appuie aussi sur des photos de Damien, le célèbre voilier des années 1970 (voir la BD ci-dessus)

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  • De Gaulle à la plage par Jean-Yves Ferri - Dargaud

Le résumé de l'éditeur : De Gaulle, ce grand homme en short découvrant les tongs et les congés payés nous a fait tellement rire qu'il ne pouvait pas nous quitter aussi vite. Très rapidement, Jean-Yves Ferri s'est senti investi d'une impérative mission ; il en allait de l'intérêt supérieur du pays, il lui fallait raconter l'été 56, celui où le Général, lassé de l'ingratitude de ces "veaux de Français", décida de se consacrer à l'édification de châteaux de sable, au bonheur des pique-nique et aux joies du volley ball. Il s'agit d'une réédition de l'album paru en 2007.

Notre avis : Qui oserait imaginer un seul instantle général de Gaulle en short sur une plage du nord de la Bretagne ? L'iconoclaste Jean-Yves Ferri a osé. Nos zygomatiques ont encore des crampes depuis qu'il a raconté la saga du Retour à la terre (7 albums) de son complice le dessinateur Manu Larcenet. C'est lui aussi qui, avec Didier Conrad au crayon, a repris l'écriture des aventures d'Astérix, devenu un mastodonte de l'édition.

"A Londres, j'étais comme un roc qui venait battre les vagues. Je me retrouve aujourd'hui dans la même situation mais, en face de moi, je n'ai plus que des vaguelettes." aurait déclaré le Général à Louis Vallon, un homme politique et ancien combattant. En 1956, il est en pleine traversée du désert. L'année précédente son parti a subi une déroute et il en profite pour écrire ses Mémoires. Jean-Yves Ferri le dessine sur le sable prenant du bon temps avec son fidèle aide de camp, le capitaine Le Bornec, et Wehrmacht, un dogue très perturbé à cause de son passé nazi. Ce dernier personnage est inspiré de l'authentique Vincam (Je vaincrai), « rejeton d'un chien-loup d'Hitler recueilli un temps à la Boisserie», la résidence du Général à Colombey.

Cette réédition de l'album de 2007 a désormais une couverture mate, dos toilé, de quoi lui donner l'aspect d'avoir été publié en 1956. Une époque où l'on pouvait aussi croiser Monsieur Hulot en vacances.

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  • BFF de Thomas Cadène, Joseph Safieddine et Clément Favre - Delcourt

Le résumé de l'éditeur : Thomas Cadène et Joseph Safieddine continuent d'explorer la société contemporaine comme avec les séries Été ou Fluide. Ils nous proposent une plongée intimiste au sein d'une bande d'amis qui se dit tout, sauf l'essentiel : la vérité.

Notre avis : Connaissez-vous le sens de "BFF" ? Si votre réponse est négative, c'est qu'il y a de fortes chances pour que vous soyez un peu plus qu'un trentenaire. "BFF" est une abréviation pour Best Friends Forever. Dans ce roman graphique, les auteurs mettent en scène une bande de potes trentenaires, des filles et des garçons qui se connaissent depuis longtemps. Mais chose étrange, l'un d'entre eux, surnommé Gro, a une double vie. "Je ne suis pas un agent secret, mais j'ai une sorte de vie secrète." confie t-il à une rencontre d'un soir. Mais pas de chance : "Tu vois, les vies secrètes, c'est pas le meilleur atout drague, entre nous. La double famille, très peu pour moi." lui assène-t-elle avant de le laisser en plan. Le scénariste Thomas Cadène définit son personnage comme "un peu le Batman des arts". Car Gro est un pianiste de renommée internationale à succès ; mais il cache cette réalité à ses amis en se conformant au cliché du musicien intermittent sans le sou qui vit dans un petit studio miteux - l'exact opposé de son deuxième logement qui se trouve juste en face, un spacieux appartement de luxe. Les deux auteurs explorent ce paradoxe : sommes-nous véritablement nous-même avec nos amis ou bien jouons-nous un rôle auprès d'eux ? Sortir de ce rôle, est-ce les trahir ? Dans un monde hyper-connecté dans lequel il semble facile de tout savoir de quelqu'un, connaissons-nous vraiment ceux qui nous sont le plus proches ? Thomas Cadène a confié à la Radio Télévision Suisse avoir écrit l'histoire à partir de sa propre vie et de ce que ses amis savent de son métier de scénariste.

Attention les yeux, surtout si vous avez la vue d'un boomer, les lettrages des "V" et les "R" se confondent. Il est donc conseillé de s'accrocher car la police de caractère choisie, qui correspond à la mise en page originelle de cette bande dessinée sur le web, n'est pas toujours facile à lire. Mais ne passez pas pour autant à coté de cet album, cette histoire est formidable.

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  • Arsène Lupin contre Sherlock Holmes, duel à mort (T1) par Félix et Janolle - Grand Angle / Bamboo

Le résumé de l'éditeur : La dernière confrontation de deux légendes. En Normandie, un vieil alchimiste aurait percé le secret de la transformation du plomb en or. Il n'en faut pas plus pour attirer la convoitise d'Arsène Lupin. Mais ce que le gentleman-cambrioleur ignore, c'est que Sherlock Holmes est sur ses traces. Les bords de Seine vont bientôt devenir le témoin de l'ultime confrontation entre Holmes et Lupin. Et cette fois, ce sera une lutte à mort.

Notre avis : Attention divulgâchage : cet album est la suite directe du précédent des même auteurs, une adaptation du roman L'aiguille creuse de Maurice Leblanc. Dans le début de cette nouvelle adaptations des aventures de Lupin, vous trouverez de nombreux indices sur la résolution de l'énigme précédente. Vous y rencontrerez aussi le héros inventé par Conan Doyle, Sherlock Holmes, mais sous un jour bien moins sympathique. L'intrigue repose sur le duel entre ces deux grands noms de polars du début du XXe siècle, sur fond de secrets et d'ésotérisme alchimique entre le bocage normand et les bords de Seine. Que les lupinophiles se rassurent, l’esprit du maitre du suspense n’est pas trahi dans cette bande de Jérôme Félix et Alain Janolle, bien au contraire. Arsène Lupin contre Sherlock Holmes Vol. 01/2

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Arsène Lupin contre Sherlock Holmes Vol. 01/2

  • Céleste - Bien sûr Monsieur Proust par Chloé Cruchaudet - Noctambule / éditions Soleil

Le résumé de l'éditeur : À l'occasion du centenaire de la mort de Marcel Proust, ce diptyque, signé Chloé Cruchaudet, repose sur une structure en miroir et s'intéresse au lien qui unit Céleste Albaret et l'écrivain de génie. Grâce à de multiples sources, Chloé Cruchaudet tisse le portrait dévoué et passionné de Céleste Albaret, gouvernante et parfois secrétaire de Marcel Proust jusqu'à sa mort en 1922. Elle révèle leur lien, l'écrivain sous toutes ses aspérités, l'atmosphère d'une époque et les dessous de la construction d'une fiction. Monde réel et monde fantomatique s'entremêlent pour nourrir ce sublime diptyque.

Notre avis : Céleste Albaret est la jeune femme embauchée comme gouvernante par Marcel Proust à Paris au cours des années décisives pour l'écriture de La Recherche du Temps perdu. Comme elle vit en permanence avec lui, elle a une place privilégiée pour observer ce travail d'écriture en cours. Ce roman graphique montre bien la relation qui s'établit entre Céleste et Marcel. Combien elle va l'admirer et comment lui, l'intellectuel, va trouver quelques idées auprès d'elle, notamment comment rendre lisible un manuscrit sans cesse réécrit. C'est elle qui va lui permettre de trouver la forme de ce que l'on appelle les "paperolles", le fait de rajouter des petits bouts de papiers à coté du manuscrit initial pour y inclure tous les passages rajoutés. Ainsi en cas de rature, il y a à coté les passages qui sont réécrits ou intercalés. Au fil des pages, ce n'est plus l'écrivain asthmatique qui s'enferme chez lui dans sa chambre, qui sort très peu comme il est souvent muséifié, que l'ont voit. Dans cet album, il apparaît comme un artiste qui garde un oeil sur la société dans laquelle il vit et à laquelle il continue de participer. Marcel se délecte à raconter quelques unes de ses escapades, au risque de choquer la jeune femme. Il est dessiné virevoltant comme un danseur et apparait donc tout en légèreté, comme plus vivant. C’est d’avoir entendu sa voix sur France Culture pendant l’été 2019 qui a donné à Chloé Cruchaudet l’envie de travailler sur le personnage de Céleste Albaret, qui fut, de l’âge de 23 ans jusqu'à la mort de Marcel Proust, la servante dévouée du grand écrivain - et la gardienne de sa mémoire.

J’ai été complètement happée par le ton de sa voix, cette chaleur, ce naturel, l’admiration, voire l’amour qui transparaissait dans ses propos quand elle parlait de Marcel Proust.

Chloé Cruchaudet, autrice

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  • De sel et de sang par Fred Paronuzzi et Vincent Djinda - Les Arènes

Le résumé de l'éditeur : Plongez dans un épisode peu connu de l’histoire qui s’est produit à Aigues-Mortes. Cette bande dessinée vous permet de comprendre le conflit qui a divisé les Italiens et les Français dans les marais salants. Ce mois d’août 1893 aurait pu disparaître des mémoires. La ville gronde d’une colère folle. L’étranger devient un animal à abattre, sans état d’âme. Saura-t-on jamais ce qui a déclenché une telle folie ?

Notre avis : De sel et de sang est une bande dessinée à caractère historique qui revient sur un fait divers de la fin du 19e siècle à Aigues-Mortes (30) dans le sud de la France. Il montre combien à l'époque déjà, dans les situations économiques difficiles, les dirigeants cherchaient des boucs émissaires pour essayer de monter les ouvriers les uns contre les autres et faire en sorte qu'ils ne réclament pas davantage d'argent. Tout commence un jour de très grande chaleur. Une bagarre se déclenche entre deux ouvriers du sel, l'un français et l'autre italien - la main d'oeuvre transalpine était alors appelée en renfort pour récolter le sel. Très vite l'ambiance dégénère, sur fond de rumeur - vieille rengaine « fiers d’être français » - et de chasse à l'homme mortelle. Face à la foule, même les représentants de l'ordre n'arrivent plus à faire face. Seulement quelques personnes dans le village gardent la tête froide et vont permettre à un certains ouvriers italiens de rester en vie.

Pour découvrir un extrait : De sel et de sang

  • Sprague par Rodolphe et Roman - Daniel Maghen

Le résumé de l'éditeur : Au village de Goëm, en baie de Sprague, la population observe depuis quelques mois des manifestations anormales : la seconde lune a disparu, et nul n’y a trouvé d’explication. Et, plus grave, la mer s’est progressivement retirée… jusqu’à disparaître complètement. Le village tire toutes ses ressources de la mer (pêche, élevage, cultures) et semble donc condamné à mourir. En désespoir de cause, les villageois ont envoyé deux expéditions pour comprendre ce qui se passait et peut-être ramener l’eau au village : elles ne sont pas revenues. Deux frères, Niels et Vivian, décident à leur tour de tenter leur chance et de traverser le désert pour sauver leur village.

Notre avis : Un peu partout le manque d'eau se fait cruellement sentir. Rodolphe et Roman poussent le curseur plus loin en imaginant que la mer s'est à son tour évaporée. Sprague devient la quête initiatique de deux frères et d'un loup de mer désoeuvré. A eux trois, ils vont tenter de comprendre ce mystère et peut-être de sauver leur village menacé d'extinction. Entre qualité des illustrations et splendeur des contre-jours, l’univers visuel du dessinateur Olivier Roman associé au coloriste Denis Béchu convient parfaitement à ce récit d'anticipation imaginé par le scénariste Rodolphe. Mention spéciale à l'invention de cerf-volant imbriqué pour littéralement grimper dans le ciel et observer l'horizon désertique.

Pour découvrir un extraitSprague

  • Ulysse Nobody par Sébastien Gnaedig et Gérard Mordillat - Futuropolis

Le résumé de l'éditeur : Acteur dévalué, réduit à faire le « zouzou » à la radio, Ulysse Nobody vient de se faire jeter de Radio Plus après une prestation désastreuse en direct. Rejeté de partout, Ulysse se retrouve sans travail, sans droits au chômage, sans le sou. Sans rien. Le voici aux abois. Une rencontre va changer son destin. Pour le meilleur, momentanément, et le pire, durablement.

Notre avis : Son nom est personne, Ulysse Nobody est pseudo et son voyage sera funeste. Sébastien Gnaedig nous a bouleversé avec l'adaptation du roman autobiographique de Sorj Chalandon Profession du père. Évidemment, toute ressemblance avec la réalité n'est ici pas davantage fortuite. Le cinéaste Gérard Mordillat, auteur du scénario d'Ulysse Nobody, a souvent travaillé avec le comédien Franck de Lapersonne. Cinéma, télévision, théâtre - son activité artistique est impressionnante. En 2017, c'est un choc pour la profession. Cet ancien élève de Michel Bouquet au conservatoire utilise sa renommée passée pour apporter son soutien à la candidate d'extrême droite Marine Le Pen à l'élection présidentielle. Lui-même candidat aux législatives dans la Somme, il est éliminé au premier tour. Dans la version dessinée, le parti fasciste a un autre nom mais la mécanique de l'itinéraire d'un homme en cours de déclassement aux valeurs de gauche qui franchit la ligne rouge correspond à une réalité bien documentée. C'est tout le talent des auteurs de nous la présenter dans ce récit sous un angle très crédible.

On peut dégringoler les marches sans s’en rendre compte. Il suffit de voir comment tous ceux qui ont le sentiment d’être les cocus de la mondialisation, soi-disant heureuse, se réfugient dans un nationalisme qui serait la dernière forteresse qui les protégerait des démons extérieurs.

Le scénariste Gérard Mordillat à franceinfo

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  • Goat Mountain par O. Carol et G. Van Linthout - Philéas

Le résumé de l'éditeur : Le jeune garçon vient de fêter ses onze ans, la tradition veut qu’il chasse son premier cerf en famille. Mais l’excitation de tuer son premier animal le rend fébrile. Un braconnier traverse alors le champ de son viseur - et la catastrophe se met en place. Ses modèles de vie dévoilent alors leurs instincts les plus outranciers et les plus primaires. Un récit âpre qui interroge les origines de la violence. Une réflexion des plus terrifiantes sur les liens familiaux.

Notre avis : Attention ce récit est noir, très cru et violent. Il n'est pas accessible à tous les regards. Avec Goat Mountain, Le dessinateur Georges Van Linhout et sa fille Caroline (O. Carol) adaptent le cinquième roman de David Vann, un auteur à la vision très dure. Ses différents romans interrogent à chaque fois la part sombre de notre humanité. Dans un univers familial à mi-chemin entre les films Délivrance et The Deer Hunter, le jeune garçon incarne cette innocence qui goute au premier sang. Accompagné de son grand-père, de son père et d'un ami de la famille, il souhaite devenir un homme. Un réquisitoire bien agencé contre le rôle néfaste de la NRA (le lobby américain des armes) et la toxicité masculine. Dans le décor grandiose des montagnes du nord de la Californie, cette reproduction sociale met profondément mal à l'aise et incite à la réflexion.

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