Avec le déconfinement et l'arrivée des beaux jours, nombreux sont ceux à se presser sur les bords du canal de l'Ourcq dans le nord de Paris. Mais pour les commerçants qui ne peuvent ouvrir, la frustration se fait sentir.
Des Parisiens qui flânent au bord du canal de l'Ourcq et des commerces qui aimeraient profiter de cette clientèle. Une trentaine d'entre eux, formés en Collectif Canal 19, ont sorti leurs chaises sur les rives du canal pour tenter de se faire entendre.
Alors que les parcs sont fermés au public, les rives de Seine et des canaux font partie des rares lieux à l'extérieur ouverts aux habitants. "Actuellement, les gens sont cul à cul. On pourrait ouvrir nos terrasses et les gens qui seraient assis autour des tables auraient plus de distance entre eux qu'actuellement", pense Luce Namer, qui gère un commerce autour du bassin de la Villette et est membre du collectif.
Paris Plages
A l'heure actuelle, impossible pour les restaurateurs et gérants de bars de savoir quand ils pourront rouvrir leurs portes. L'information sera communiquée fin mai par le gouvernement. Selon Luce Namer, Paris Plages pourrait être un souffle bénéfique, mais pas dans n'importe quelles conditions :"On va sortir exsangue de ce déconfinement. Si mi-juillet, ils nous mettent Paris Plages, cela veut dire qu'avec les mesures de distanciation nous allons avoir la moitié de notre clientèle et les buvettes vont nous faire une grosse concurrence. Et les barricades de sécurité qui entourent Paris Plages nous empêchent de nous étaler et nous coupent de la clientèle."
Arrêté interdisant la consommation d'alcool
Dans leur viseur également, l'arrêté de la Préfecture de police de Paris daté du 12 mai qui interdit la consommation d'alcool jusqu'au 10 juillet entre 12h et 7h sur les berges de Seine et des canaux (Saint-Martin et Ourcq et du bassin de la Villette)."On le trouve idiot car cela a un côté moralisateur. Le virus ne fait pas de différence entre ceux qui boivent de l'alcool et les autres", affirme la commerçante qui ajoute : "Tout le monde boit des bières, même la police en a marre de contrôler".
Les membres du collectif espèrent ainsi une rencontre avec la maire de Paris et un ajustement de ces règles.