Colère agricole : "on vient de rouvrir les portes sur du blé ukrainien donc les prix s'effondrent et nous, agriculteurs français, on perd de l'argent sur les fermes"

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A contre-coeur, Victor Rabier se sépare de son stock de blé récolté l'an dernier.
Reportage : F. Benbekai / W. Redonnet / S. Sonder ©France 3 PIDF

Le congrès de la FNSEA a débuté aujourd'hui à Dunkerque (Nord). Le puissant syndicat agricole appelle le gouvernement a agir "encore plus vite" pour sortir la profession d'une crise hors-norme. Deux mois après les manifestations des agriculteurs, beaucoup d'exploitants s'impatientent, c'est le cas de ... en Essonne.

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Partout en France voilà déjà trois semaines que le prix du blé dégringole. À Puissay (Essonne), Victor Rabier doit désormais vendre sa récolte de 2023 à perte : "Aujourd'hui, on est à 160 euros la tonne de blé et moi je dépense 200 euros pour la produire. Je perds 40 euros sur chaque tonne qui part de la ferme". 

Jusqu'ici, les agriculteurs français s'efforçaient de faire face aux montagnes russes des marchés mondiaux mais depuis la suppression des barrières douanières sur les céréales ukrainiennes, la colère couve. Comme une majorité d'agriculteurs, Victor Rabier se dit déçu des récentes promesses gouvernementales : "On nous a fait de beaux discours en nous disant 'attention, les accords de libre-échange on va garder un œil dessus et on ne va plus faire comme on faisait avant'. Aujourd'hui, on vient de réouvrir les portes sur du blé ukrainien donc les prix s'effondrent et nous, agriculteurs français, on perd de l'argent sur les fermes". 

On a fait nos devoirs l'année dernière avant le 15 mai, tout le monde a rempli sa déclaration et puis aujourd'hui, on est le 25 mars et on n'a toujours pas été payés.

Victor Rabier, agriculteur et céréalier

Deux mois après les barrages routiers, l'exécutif a pris une soixantaine d'engagements et a promis une aide de 400 millions d'euros destinée aux exploitations les plus fragiles.

Pour autant, ce qu'attend le céréalier d'Essonne, c'est le paiement des subventions européennes, 5 000 ne lui ont toujours pas été versés. "On déclare tout ce qu'il se passe sur la ferme : les animaux, les hectares, etc. Et donc c'est à partir de ce document que l'on va pouvoir obtenir les aides PAC. On a fait nos devoirs l'année dernière avant le 15 mai, tout le monde a rempli sa déclaration et puis aujourd'hui, on est le 25 mars et on n'a toujours pas été payés". 

Autant de questions à l'ordre du jour en plein congrès national de la FNSEA. 

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