Un collaborateur de Macron reconnu en train de frapper un manifestant

Un homme, casque de CRS sur la tête, filmé frappant un homme lors d'une manifestation le 1er mai 2018 dans le Ve arrondissement de Paris a été identifié par Le Monde comme étant un collaborateur proche d'Emmanuel Macron.

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Sur la vidéo, on voit un homme habillé en civil portant un casque de CRS s'acharner sur un homme lors d'une manifestation le 1er mai 2018 place de la Contrescarpe, dans le Ve arrondissement de Paris.

L'homme qui filme la scène s'approche du supposé policier, et s'exclame : "Regardez bien sa tête ! Il l'a tabassé par terre !" Grâce à cette prise de vue, Le Monde (abonné) a pu identifier qui était cet homme : Alexandre Benalla, qui n'est autre que l'adjoint du chef du cabinet du président de la République, François-Xavier Lauch.Depuis la révélation de cette affaire, d'autres images sont sorties où on le voit lors de manifestations porter un brassard de la police.

 

Enquête préliminaire

Des faits répréhensibles selon le code pénal qui énonce qu' "est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende le fait, par toute personne agissant sans titre, de s'immiscer dans l'exercice d'une fonction publique en accomplissant l'un des actes réservés au titulaire de cette fonction" (articles 433-12 et 433-13).
Le lendemain de ces révélations, jeudi 19 juillet, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour "violences par personne chargée d'une mission de service public" et "usurpation de fonctions". Elle a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne.

Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a lui annoncé que l'Inspection générale de la police (IGPN) avait été saisie. 

L'affaire a-t-elle été étouffée ?

Suite à cet événement, Alexandre Benalla avait été suspendu deux semaines, du 4 au 19 mai, puis muté à des fonctions administratives à l'Elysée par Patrick Strzoda, directeur du cabinet d'Emmanuel Macron.

Une réaction trop mesurée selon certains. Olivier Faure, secrétaire du Parti socialiste, affirme que la justice aurait dû être saisie selon l'article 40 du code de procédure pénale. Bruno Roger-Petit, porte-parole de l'Elysée, répond que M. Benalla a été "mis à pied pendant quinze jours avec suspension de salaire. Il a été démis de ses fonctions en matière d'organisation de la sécurité des déplacements du président. Cette sanction vient punir un comportement inacceptable et lui a été notifiée comme un dernier avertissement avant licenciement".

Il avait "demandé l'autorisation d'observer les opérations de maintien de l'ordre pour le 1er Mai", autorisation qui lui avait été donnée car "il agissait dans le cadre d'un jour de congé et ne devait avoir qu'un rôle d'observateur". Interrogé sur cette affaire jeudi au cours de sa visite de la plateforme de courrier de Marsac-sur-l'Isle (Dordogne), près de Périgueux, Emmanuel Macron a refusé de répondre. "Je suis là avec les gens", a-t-il simplement dit au milieu des employés et de facteurs avec lesquels il a discuté des nouveaux métiers de La Poste.

Le Premier ministre, Edouard Philippe a lui répondu devant le Sénat que l'affaire "est désormais aux mains de la justice et c'est très bien ainsi" et d'ajouter : "De toute évidence, nous serons déterminés à faire en sorte que cette enquête préliminaire puisse permettre de faire toute la lumière et que nous puissions tirer toutes les conclusions de cette enquête et de cette procédure judiciaire engagée."
 

Nombreuses réactions politiques

Les questions autour de cette affaire restent nombreuses et les réactions politiques fleurissent. Laurent Wauquiez, président du parti Les Républicains, demande ainsi "comment son chef de cabinet adjoint se retrouve avec du matériel de police dans une manifestation et y'a-t-il eu des manœuvres pour étouffer l'affaire ?" Jean-Luc Mélenchon, chef de la France Insoumise, a lui opportunément retweeté Emmanuel Macron qui condamnait les auteurs de violences des manifestations du 1er mai.
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