Crack à Paris : collectifs et riverains attendent que les pouvoirs publics agissent

Au lendemain de la venue de la maire de Paris Anne Hidalgo rue Riquet dans le 19e, là où se regroupent plusieurs centaines de consommateurs de crack, riverains et associations se disent déçus. Ils dénoncent l'inertie de la maire, de la préfecture de police et de la région.

Collectifs et riverains attendaient beaucoup de la venue de la maire, rue Riquet dans le 19 e arr. hier soir. Depuis leur expulsion des jardins d'Eole en juin dernier, plusieurs centaines de consommateurs de crack se sont regroupés dans cette rue et forme un nouveau point de fixation du crack dans l'est parisien.

Il ne peut y avoir de zone de non-droit où on vend et prend de la drogue.

Anne Hidalgo

Hier soir, la maire de Paris s'est rendue sur place. "Cette situation n'a que trop duré", a déclaré l'élue socialiste en arrivant rue Riquet où se trouvait plus d'une centaine de toxicomanes.

"Le fait de laisser un grand marché à ciel ouvert de crack dans la tolérance totale des autorités de police, ce n'est pas acceptable", a-t-elle ajouté. Elle demande au ministre de l'Intérieur de régler "le problème de sécurité" dans ce quartier du nord de Paris. Des propos qui n'ont pas convaincu les riverains rencontrés qui attendaient des propositions.

"On a été assez déçus car on s'était dit que si elle se déplaçait, c'est qu'elle allait faire quelque chose. On espérait une amélioration sensible de notre quotidien. En réalité à part le grand coup de nettoyage que la police a fait avant son passage, et il ne s’est rien passé", dénonce Fréderic Francelle, le porte-parole du Collectif 19.

Passe d'armes entre la mairie et la préfecture de police

Ce déplacement a clos une journée pendant laquelle la candidate à l'élection présidentielle et le préfet de police Didier Lallement se sont affrontés par medias interposés, chacun se renvoyant la responsabilité de la situation de la rue Riquet.

Le matin même, la candidate socialiste interviewée sur RMC et BFMTV avait souligné l'inaction de la préfecture de police : "Il y a là un énorme espace de deal, un marché de la drogue et du crack aux yeux de tout le monde avec un préfet de police qui regarde, qui n'intervient pas. C'est scandaleux."

A la mi-journée, la préfecture avait répondu aux critiques  "Le secteur de Stalingrad et d'Eole continue plus que jamais de faire l'objet d'une action policière très soutenue", a-t-elle affirmé. "C'est la maire de Paris et elle seule qui a décidé de fermer aux toxicomanes le jardin d'Eole sans lieu alternatif, les installant ainsi rue Riquet et d'Aubervilliers", a également réagi la préfecture.

La colère des riverains et des associations

"On veut une évacuation", a réclamé Kamel, un habitant du quartier. La maire de Paris a refusé la proposition de la préfecture d'évacuer les consommateurs de crack porte de La Villette, privilégiant une "solution pérenne" comme la création de petites structures d'accueil en ville ou au sein des hôpitaux.

Ce sont des manœuvres politiciennes qui se font au détriment des habitants

Fréderic Francelle, porte-parole du Collectif 19

"Le problème est qu’elles se renvoient la balle, la mairie, la région et la préfecture de police. Elles ne se concertent pas et elles ne s’entendent pas. Pour nous, tout cela, ce sont des manœuvres politiciennes qui se font au détriment des habitants, des riverains mais aussi des toxicomanes" regrette Fréderic Francelle, le porte-parole du Collectif 19. Et de poursuivre : "On ne sait pas ce qu’attendent les pouvoirs publics".

Le porte-parole ne décolère pas. "C’est une honte internationale. Il y a un campement de toxicomanes, d'environ 400 personnes que la France n’arrive pas à gérer."

Le collectif de riverains appelle à mettre fin à "ces manoeuvres politiciennes" et demande plus de concertation entre les différents acteurs de ce dossier.

 

 

 

 

 

 

 

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