En Île-de-France, seule une demande de logement social sur dix aboutit. Une situation extrêmement tendue, qui illustre toutes les difficultés du secteur immobilier francilien. Le Mag Immo revient sur ces complications dans son nouveau numéro.
Le cas de Nadia, en couple dans un 12 mètres carrés dans le quartier de Stalingrad (Paris 10e), n’a malheureusement rien d’original : à Paris comme dans le reste de l’Île-de-France, le nombre de demandes de logement social a doublé en l’espace de dix ans. Entre la paupérisation induite par les différentes crises et une tension immobilière qui dure, de plus en plus de personnes sont dans l’impossibilité d’obtenir un logement social, dont l’offre apparaît totalement inadaptée au besoin. Pourtant, depuis 2007, une loi est censée offrir une solution à tout demandeur. Mais comment faire lorsque le parc social est trop faible ?
Droit au logement opposable
Promulguée le 5 mars 2007, la loi DALO (“Droit au logement opposable”) engage l’État à reconnaître une demande de logement social comme urgente sous certaines conditions, et à fournir un logement digne dans un délai de six mois à compter du constat établi par une commission de médiation. Une démarche qui va dans le bon sens, mais qui n’a pas eu à ce jour l’effet escompté - la faute à un parc de logements sociaux insuffisant. Une denrée tellement rare que le logement social perd sa vocation transitoire, les locataires suffisamment chanceux préférant conserver leur précieux appartement sur le long terme.
D’après Diane Forin, déléguée de l’association DALO, à Paris, seules “5% des personnes qui travaillent peuvent prétendre à un logement issu du parc privé dont les loyers sont trop chers". Au-delà des demandeurs en situation particulière (bénéficiaires d’aides sociales et personnes en situation de handicap), l’association, qui travaille à faire respecter la loi dont elle porte le nom, se confronte à la pression des demandes.
Un pouvoir d’achat de plus en plus critique
D’après un rapport de l’Institut Paris Région, 76% des ménages franciliens sont éligibles au logement social. Entre 2002 et 2020, les loyers du parc privé ont augmenté de 56%, tandis que les prix de l’immobilier ont quasiment triplé. En parallèle, le revenu moyen des Franciliens n’a augmenté que de 33% - une hausse substantielle bien loin de pouvoir absorber les aléas du marché.
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