Des femmes victimes de violences transformées en reines : une exposition pour se reconstruire

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Magdalena posant devant son portrait
De femmes victimes de violences à reines : une exposition pour se reconstruire - reportage de Marie Chambrial et Floriane Olivier ©France 3 PIDF

L'exposition " Debout les reines" s'affiche sur les grilles de la basilique Saint-Denis et met à l'honneur les femmes victimes de violences. Transformées en reines, elles reprennent le pouvoir dans leur vie et dans l'espace public.

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Devant leurs portraits, affichés en grand dans la rue, elles ont encore du mal à y croire. Pour Magdalena et Cyrielle, deux participantes au projet, c'est l'aboutissement d'un long chemin vers leur reconstruction. De la pose à la sélection des accessoires, rien n'est laissé au hasard.

Sur les photos, "c'était important de regarder droit parce que je trouve que c'est un peu ce qui joue dans les violences faites aux femmes. C'est autour du regard, que ce soit quand il est sexualisé, que ce soit quand on a le sentiment d'être obligée de baisser les yeux. De poser avec de la force dans le regard, c'est faire fuir la honte et la honte c'est quelque chose que j'ai beaucoup ressenti", explique Magdalena.

L'exposition met en scène 19 femmes représentées en reines puissantes et affirmées. Un clin d'œil aux tombeaux des monarques présents à l'intérieur de la basilique de Saint-Denis.

Une maison pour se reconstruire

Le projet s'est construit à la Maison des femmes qui accompagne les victimes de violences. Une photographe et une illustratrice y animent, depuis 7 ans, l'atelier "réparer l'intime". Le but, se réconcilier avec son image et son corps. "Avec les femmes qui viennent régulièrement, parfois, je refais des photos quelques mois plus tard et encore quelques mois plus tard, ça leur permet de voir le chemin qu'elles ont parcouru. Ce sont des photos mais ce qui est le plus important, c'est ce qu'elles voient dans les photos" souligne la photographe Louise Oligny.

Cyrielle est l'une des bénéficiaires les plus assidues, elle est suivie à la Maison des femmes depuis un an et demi et vient toutes les semaines à l'atelier. Un rendez-vous qui fait partie intégrante de son parcours de soins : "On arrive ici, on est toutes cassées, on arrive toutes en pleurant, on se demande ce qu'on fait là et au fur et à mesure, on voit que ça évolue. Au début je ne voulais pas faire de photos, l'exposition je l'ai faite de dos et maintenant, elles -les animatrices- m'ont tellement mise en confiance que je me suis dit [...] 'je ne suis pas juste une femme victime de violence".

Les deux animatrices de l'atelier veulent maintenant réaliser un livre où chacune pourra poser des mots sur son histoire.

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