Après un été olympique, voici le retour de la culture. L'artiste espagnole Blanca Li a été nommée présidente du Parc de la Villette. Hip-hop, mode... Blanca Li souhaite également développer la culture numérique et les nouvelles technologies.
"Je voudrais que quand on vient, de partout, à Paris, on ait envie de venir à La Villette parce qu'on sait qu'il va toujours s'y passer quelque chose."
La chorégraphe franco-espagnole de 60 ans choisie par l'Etat au printemps fait sa rentrée à la tête de cette institution publique parisienne.
Ce lieu multi-culturel, né dans les années 1980, propose danse, cirque, théâtre, magie, festival de cinéma en plein air et pratiques sportives. Il comprend notamment La Grande Halle, un espace chapiteau, une ferme pédagogique et un parc de 55 hectares (215 emplois, budget d'environ 43 millions d'euros, 12 millions de visiteurs dans le parc).
Pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, la Vilette accueille le "parc des Nations" et le Club France, pour célébrer les exploits des athlètes.
A lire aussi : VIDEO. JO de Paris 2024 : "On entend tout le monde crier, vibrer à l'unisson", le Club France, cœur battant des Jeux
Une culture populaire et festive
Blanca Li n'est pas à l'origine de la programmation de la saison qui s'ouvre, mais elle s'est fixée trois grandes priorités pour la suite. "La création liée aux nouvelles technologies m'intéresse. J'aimerais que ces nouvelles formes de narration puissent avoir un espace à La Villette, que les artistes (engagés dans cette voie) puissent exposer leur travail - spectacles, œuvres d'art digitales, expositions", dit-elle.
L'artiste, qui a revisité le ballet classique "Casse-Noisette" en version hip-hop, souhaite également promouvoir les arts urbains: pousser "l'art des graffitis", faire davantage de "battles de hip-hop", avoir des "artistes en résidence", des expériences participatives, inviter "des DJ qui viendraient s'entraîner"...
Elle, qui a toujours aimé "habiller les mouvements" de ses danseurs, veut aussi faire plus de place à la mode, à travers des défilés et "pourquoi pas, des expositions".
Pour attirer davantage les publics éloignés de la culture, Blanca Li entend multiplier les "événements populaires, festifs et gratuits" : par exemple "faire une grande fête de la danse dans le Parc" avec de multiples ateliers de danses du monde. Ou instituer une "Nuit blanche", ou encore un "festival Molière".
Une artiste aux multiples facettes
Née à Grenade, l'artiste, qui a commencé la danse à 15 ans après des débuts en tant que gymnaste dans l'équipe nationale espagnole, avait créé son premier spectacle à New York à 18 ans, après avoir suivi les cours de l'Américaine Martha Graham, figure fondatrice de la danse contemporaine.
"Après, je n'ai jamais pu m'arrêter de créer", dit-elle. Comme sa compagnie, établie depuis 32 ans en France - son "pays d'adoption" -, elle a toutefois renoué avec ses racines ces quatre dernières années, à Madrid où elle dirigeait le Teatro del Canal.
Blanca Li a mis en scène des ballets, des opéras et des comédies musicales, réalisé trois longs métrages et collaboré avec de grands noms du cinéma, de la musique et de la mode (Pedro Almodovar, Daft Punk, Paul McCartney, Beyoncé, Jean Paul Gaultier, Chanel...).