Des jeunes migrants occupent une école désaffectée à Paris pour alerter sur leurs conditions d'accueil

Associatifs et exilés ont investi ce mardi une école du XVIe arrondissement de Paris. Une occupation pacifique pour réclamer une meilleure prise en charge des mineurs non accompagnés en France.

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Des jeunes migrants occupent une école désaffectée à Paris pour alerter sur leurs conditions d'accueil ©France 3 PIDF

Une école désaffectée du XVIe arrondissement de Paris a été investie ce mardi soir, aux alentours de 21 heures 30, par de jeunes exilés. Ils étaient entre 150 et 200 à réclamer une mise à l'abri, soutenus et accompagnés par des associations comme Utopia 56 qui tentent d'alerter sur les conditions de ces mineurs non accompagnés en France. 

Pour Nikolaï Posner, membre de l'association Utopia 56, ces jeunes subissent une pression policière lorsqu'ils tentent d'installer des campements, d'où le recours au squat. "Le but, c'est de rester jusqu'à ce qu'on nous propose une solution. On est venu ici y a deux ans, on a eu des solutions dans la soirée", a-t-il déclaré. "On demande à ce que ces jeunes soient accompagnés par l'aide sociale à l'enfance", le temps que soient examinés leurs recours auprès d'un juge des enfants, explique-t-il.

Présomption de minorité et meilleur accompagnement 

L'association milite notamment pour que la présomption de minorité soit déclarée dans le droit français, afin que les jeunes migrants soient déclarés mineurs dès leur arrivée jusqu'à décision du juge. "J'espère qu'on va nous prendre en charge", témoigne Alpha Oumar, 16 ans, qui dit être arrivé en France en décembre. Depuis, il vit dans la rue, et raconte avoir beaucoup bougé, notamment porte de la Villette ou porte de la Chapelle. "La police nous interdit de rester, on est obligé de changer de coin", explique-t-il, ajoutant: "en arrivant en France je ne m'attendais pas à ça".

Venus pour la plupart d'Afrique de l'ouest, ces exilés ont traversé la Méditerranée il y a quelques semaines ou plusieurs mois. Nombreux sont ceux qui attendent des décisions du juge des enfants. Les journées sont faites de patience et d'errance. Un jeune raconte : "le matin on se réveille à partir de 7h, on plie nos tentes pour pas que la police ne nous les prenne. On sort, on va faire nos cours de français. Après 12h, on va récupérer à manger. Des gens nous donnent des repas gratuitement. Après ça, on a rien à faire, on reste dans la rue".  
Mohamed, 16 ans, scolarisé dans un lycée parisien, aujourd'hui, il n'ira pas. Il doit choisir entre l'école et une éventuelle mise à l'abri : "là je ne peux pas partir à l'école parce que je me dis que peut-être on aurait une solution pour nous loger, donc là, je suis un peu dans le doute, je n'ai pas envie d'être absent si la situation change du coup je suis obligé de rester pour attendre". 

"Malgré nos demandes répétées, la préfecture d'Île-de-France ainsi que la secrétaire d'État à la protection de l'enfance, Charlotte Caubel, refusent continuellement la mise en place d'un espace d'échange et de concertation avec les acteurs de terrain, afin de mettre en place des solutions pérennes et constructives", écrivent dans un communiqué les associations qui ont organisé cette occupation.

Ces associations, Utopia 56, TIMMY, TARA et les Midis du MIE, "demandent un accompagnement pluridisciplinaire" des jeunes migrants, "adapté à leurs situations individuelles et dans des hébergements stables en Île-de-France".

Source : AFP / Fleur Tirloy / Léa Jacquet

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