Un squelette d’allosaure, cousin éloigné du célèbre T-Rex, est présenté à Drouot, avant des enchères prévues ce mardi. Un spécimen "exceptionnel" long de 10 mètres, "complet à environ 70%" selon l’expert de la vente. L'estimation varie entre 1 et 1,2 million d'euros.
Le squelette, monté sur ses deux pattes arrière, est particulièrement impressionnant. Présenté gratuitement au public jusqu’à ce lundi à Drouot, dans le IXe arrondissement, un allosaure est proposé aux enchères ce mardi 13 octobre. Découvert en 2016 dans le Wyoming, aux États-Unis, le squelette est estimé entre 1 et 1,2 million d’euros.
L’animal – bipède et carnivore – a vécu il y a plus de 150 millions d’années, à l’époque du Jurassique supérieur. Il s’agit d’un cousin lointain du tyrannosaure, qui lui remonte à la fin du Crétacé, il y a 65 millions d’années.
Un spécimen "exceptionnel" d’après Iacopo Briano, l’expert de la vente : "Déjà, il a une taille incroyable : il est long de 10 mètres. Après, il a été retrouvé en connexion anatomique, dans la position dans laquelle il se trouvait au moment de la mort. Aussi, il est complet à environ 70%. C’est-à-dire que 70% de la matière osseuse a été retrouvée, et tout le reste a été intégré avec des moulages et des reproductions. Autre petit détail intéressant : on a retrouvé des blessures, avec trois côtes cassées…. Peut-être une proie qui s’est défendue. Mais l’allosaure a survécu, la blessure s’est soignée, et on ne sait pas de quoi il est mort."On a retrouvé des blessures, avec trois côtes cassées
De quoi attirer des amateurs et des curieux lors de l’exposition publique. Notamment "HB", un passionné qui possède de nombreux tatouages de dinosaures sur les bras : "Je préfère les carnivores. Il y a les dents, les griffes, un côté spectaculaire… Le spécimen présenté ici est vraiment bien fait, bien monté. Il est superbe. Il y a très peu de résines dans la reconstitution."
Louise, elle, est venue avec son matériel de dessin, pour croquer la scène : "Je me suis mise à le dessiner pour son côté grandiose et très expressif. Et il y a ce contraste entre ce grand dinosaure avec ses grandes griffes, à côté des gens d’aujourd’hui qui le regardent. Il est assez vivant en lui-même, c’est comme s’il allait se mettre à bouger d’un coup. Et il n’est pas masqué, ça fait du bien de dessiner cette grande gueule expressive."
Défenses de mammouth, œufs de dinosaures, météorites... 200 objets proposés aux enchères
Face au prédateur, Axelle, une autre visiteuse, a l’impression de se retrouver devant un film : "C’est hyper impressionnant de se dire que ça a vraiment existé, alors que je ne l’ai vu que dans des fictions. On sent la puissance juste en voyant l’ossature."Mais qu’est-ce que fait un tel spécimen dans une vente privée, plutôt qu’une collection publique ? "On voit de moins en moins les grands musées américains ou européens s’intéresser à des pièces si spectaculaires, parce que même si c’est très rare pour le marché, ce n’est pas assez rare pour les collections des musées, défend Iacopo Briano. Les grands musées ont assez de grands spécimens. Il n’y a pas vraiment une concurrence entre le marché et la science."Même si c’est très rare pour le marché, ce n’est pas assez rare pour les collections des musées
La semaine dernière, mardi 6 octobre, "Stan le tyrannosaure" – un spécimen parmi les plus complets au monde – a été vendu pour la somme record de 31,8 millions de dollars aux enchères par la maison Christie's, à New York. Le précédent record, établi par "Sue", un autre tyrannosaure, remonte à 1997 avec 8,4 millions de dollars.