Dans le 11e arrondissement, le dépôt de pain "Demain" propose, à moitié prix, des invendus de la veille. Chaque année, les boulangeries artisanales comptent plus de 340 000 tonnes de surplus. Valérie de Margerie, fondatrice et présidente de l'association "Le Chaînon Manquant" lutte quotidiennement contre le gaspillage et la précarité alimentaire en Île-de-France.
Quels sont les enjeux de la lutte contre la précarité et le gaspillage alimentaire ?
Valérie de Margerie : Avec les crises successives et puis l'inflation, la précarité explose en France. On parle 10 millions de personnes qui ne peuvent pas se nourrir selon leurs besoins et c'est même 1/3 Français qui dit devoir se priver de nourriture aujourd'hui. Pourtant, on gaspille 10 millions de tonnes de nourriture chaque année, l'équivalent de 1 000 Tours Eiffel, largement de quoi nourrir tous ceux qui ont faim.
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Quel est le principe de votre association ?
Valérie de Margerie : Chaque jour, par équipe de deux ou trois, en camionnette frigo, nous collectons des surplus alimentaires frais de qualité auprès des professionnels et puis on les redistribue dans les deux heures aux associations à proximité selon leurs besoins : des légumes à cuisiner aux restaurants solidaires, des plats individuels et des salades composées aux associations étudiantes ou des grands plats à partager aux centres d'hébergement d'urgence.
Avez-vous créé des partenariats avec des grands événements en Île-de-France où on gaspille souvent beaucoup ?
Valérie de Margerie : On a d'abord innové auprès du grand événementiel : Rolland Garros, le Stade de France, l'Accor Arena et puis auprès de la restauration collective. On a commencé par les restaurants d'entreprise ou les cuisines centrales mais on est heureux de pouvoir travailler avec tout professionnel qui peut nous proposer des produits de qualité parce que notre objectif c'est de proposer une alimentation plus saine et plus variée mas aussi du plaisir aux personnes en difficulté.
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Est-ce que vous cherchez des bénévoles au chaînon manquant ?
Valérie de Margerie : Tout à fait, on a besoin de bras, de têtes bien faites et surtout, de bonne humeur !
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