La présidente sortante, Valérie Pécresse (Libres!), arriverait en tête avec 46% des voix en Île-de-France selon notre sondage. La liste d'Union de la gauche portée par Julien Bayou (EELV) récolterait 33,6% des suffrages.
Valérie Pécresse, présidente sortante de la région Île-de-France, récolterait 46% des voix selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions.
La liste d'Union de la gauche portée par Julien Bayou récolterait 33,6% des voix.
Le candidat LREM, Laurent Saint-Martin, qui a maintenu sa liste serait le grand perdant en obtenant 9,4% des voix (contre 11,79% au premier tour).
La dernière liste présente au second tour, celle de Jordan Bardella (RN), ferait aussi moins bien qu'au premier tour avec 11% des voix (soit 18 sièges) contre 13,14% auparavant.
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L'abstention a de nouveau été importante en Île-de-France. Elle s'établie à 67% selon notre sondage Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions. Il était de 69,2% au premier tour. Dans le détail à 17h, il était en hausse dans presque tous les départements avec près de 4 points de plus dans le Val-de-Marne mais de moins 1 point dans le Val-d'Oise.
"J'ai été et je serai la présidente de tous les Franciliens"
Rapidement après la publication de ces estimations, Valérie Pécresse s'est exprimée. Après les remerciements d'usage, elle a déclaré : "J'ai été et je serai la présidente de tous les Franciliens. La victoire ce soir, elle est belle". Selon elle, son mouvement a "relevé le défi de la crédibilité et du rassemblement" et a réussi sur 4 fronts : "faire baisser le Rassemblement national", "Faire gagner les forces de la droite et du centre où la majorité présidentielle avait engagée cinq ministres", montrer que "l'écologie n'appartenait à aucun camp" et faire "face à l'alliance du PS avec une gauche qui a perdu sa boussole républicaine".
Laurent Saint-Martin (LREM), a lui réagi peu après. A la question de savoir s'il n'était pas déçu, il a répondu : "Nous résistons malgré tout" et ne se disant pas surpris : "C'est la continuité de l'élection de dimanche dernier. Ce qui comptait pour la majorité présidentielle en Île-de-France, c'était de s'implanter, d'exister demain dans l'hémicycle régional et de peser". Par ailleurs, il a assuré que "tous les élus qui rentreront au Conseil régional ont été choisis pour travailler demain à l'avenir des Franciliens et Franciliennes" et qu'ils seraient présents au Conseil régional.
Julien Bayou, entouré de Clémentine Autain et Audrey Pulvar, s'est exprimé à 22h. Selon lui : "Cette semaine, un nouvel espoir est né". "Nous avons su nous unir autour d'un projet de transformation de notre région, c'est un moment politique majeur et nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli", a-t-il affirmé.
Il a cependant regretté : "Malheureusement, ce soir, cela n'a pas suffi. C'est un coup dur tant le mandat qui vient n'a pas été à la hauteur des enjeux." Il a aussi déploré le climat politique de cette campagne : "Cette semaine, la droite régionale a eu recourt à des méthodes fort peu démocratiques". "Jamais les écologistes ni leur alliés de gauche ne confondrons leurs adversaires politiques et les adversaires de la République", a-t-il conclu.
Le candidat du RN, Jordan Bardella, a dit accueillir "les résultats de ce soir avec humilité". "En dépit de cette abstention massive, j'adresse mes félicitation a Valérie Pécresse". Et de poursuivre : "Je lui souhaite de réussir face aux immenses défis sécuritaires, sociaux et économiques auxquels notre région est confrontée".
Qui est la présidente sortante ?
La présidente sortante, Valérie Pécresse, est une figure de la droite française, deux fois ministre de Nicolas Sarkozy (au Budget et à l'Enseignement supérieur). En 2019, elle quitte pourtant Les Républicains et se consacre à son parti fondé deux ans auparavant : Soyons Libres.
En 2015, elle avait emporté l'élection régionale (avec 43,8% des voix) en Île-de-France dans une triangulaire face au Parti socialiste représenté alors par Claude Bartolone (42,18% des voix) et une liste du Front National portée par Wallerand de Saint-Just (14,02% des voix). Le département avait été dirigé par la gauche (et Jean-Paul Huchon) de 1998 à 2015.
La gauche, force d'opposition
L'accord entre les trois candidats n'allait pas forcément de soi. Mais en quelques heures, les trois têtes de liste ont trouvé un accord avec de réelles convergences entre les programmes des trois candidats.
Sur les transports, principale compétence de la région, l'accord prévoit la gratuité des transports en commun pour les moins de 25 ans, ce que promettait Mme Autain, sans calendrier mais avec "l'objectif d'essayer d'élargir le plus possible la tarification sociale" (Mme Pulvar proposait initialement une gratuité totale pour tous menée de façon progressive).
Toujours dans les transports, les trois candidats ont pris position sur le "refus de l'ouverture à la concurrence". Un motif de satisfaction pour Mme Autain qui défendait fermement cette mesure.
Valérie Pécresse favorite dans les sondages
Les derniers sondages donnaient Valérie Pécresse largement gagnante au second tour, y compris en dans le cas actuel d'une quadrangulaire.
Mais les scores obtenus en cumulant les trois listes de gauche (34,26% des voix au premier tour), leur permet d'espérer de fortement concurrencer Mme Pécresse qui a obtenu 35,94% des voix. Sur franceinfo, M. Bayou, a estimé qu'"il y a une chance immense" de battre la sortante.
Après la promulgation des résultats dimanche soir, cette dernière a d'ailleurs fustigé la "coalition d'une gauche radicale qui inclut l'extrême gauche de M. Mélenchon" tout en cherchant à grappiller les voix du candidat RN Jordan Bardella (13,12%) et de celui LREM, Laurent Saint-Martin (11,76%) : "S'abstenir ou disperser les voix, en votant RN, ou même en votant LREM, c'est faire élire cette gauche extrême", a-t-elle dit.
En maintenant sa candidature, Laurent Saint-Martin empêche un report des voix de son électorat vers le camp de Valérie Pécresse. Mais les inconnues du scrutin sont telles qu'il est bien difficile de savoir s'il y aura un sursaut de participation lors du second tour et si les électeurs suivront les consignes des candidats qu'ils soutiennent.