JO de Paris 2024 : 15 000 postes d'agent de sécurité à pourvoir pour les JO

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Pôle emploi est à la recherche d'agents de sécurité. Des ateliers de détection se tiennent actuellement partout en Ile de France.

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Elles sont secrétaire médicale, auxiliaire puéricultrice ou employée administratif. Leur point commun? Etre au chômage depuis plus d'un an et avoir été convoquées par Pôle emploi qui veut les convaincre de devenir agentes de sécurité en vue des JO de Paris.

L'opérateur est chargé d'une mission cruciale: réaliser 20.000 "entrées en formation" d'agents de sécurité d'ici avril 2024 pour pourvoir 15.000 postes afin d'assurer l'année prochaine le bon déroulement des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-11 septembre) de Paris.
Pour y arriver, dans un secteur déjà en tension, Pôle emploi convoque à tour de bras des demandeurs d'emploi longue durée à des ateliers de "détection de potentiel" qui se tiennent quotidiennement en Ile-de-France.

A l'agence de Cergy-Pontoise (Val d'Oise), ils sont une cinquantaine de chômeurs cet après-midi de mi-mai venus pour une présentation "d'un secteur qui recrute", sans avoir toujours compris qu'il s'agirait de sécurité.

Le but de la directrice adjointe de l'agence, Najat Manssouri? "Casser l'image du vigile de centre commercial avec un brassard orange" et montrer "la diversité des métiers" (vidéo-protection, palpations, transport de fonds, sécurité aéroportuaire, incendie, agent cynophile) pour susciter des vocations.
"Vous êtes une femme, une personne en situation de handicap, un senior, ça peut marcher", leur assure-t-elle. Et d'énumérer les compétences requises: "rigueur, réactivité, gestion du stress, travail en équipe, sens du contact", autant de "savoir-être" communs à beaucoup de professions. Puis elle lance une vidéo sur le travail d'un opérateur de télésurveillance.

Arriver à 50% de femmes

Dans le public, beaucoup de femmes justement, la cible prioritaire. "On a 16% de femmes dans la sécurité. L'objectif c'est d'arriver à 50%", explique Pierre-Louis Seynaeve, conseiller Pôle emploi, qui rappelle que "la réglementation impose que les palpations soient réalisées par des personnes de même sexe. Et les femmes sont plus diplomates pour désamorcer les situations un peu tendues auxquelles peuvent être confrontés les agents de sécurité", assure-t-il.

A leurs côtés, Mélanie Box, directrice du centre de formation Formaguard, explique que "huit entreprises viennent recruter directement" dans son école. Les conseillers ne lésinent pas sur les arguments: "70% d'embauches en CDI", "des salaires qui ont augmenté" (autour de 10% au-dessus du Smic), "des horaires souples", "des possibilités d'évolution", une formation rémunérée avec une prime de 2.000 euros... 

La formation recommandée dure 330 heures, dont 175 obligatoires pour obtenir le titre d'agent de sécurité avec une carte professionnelle valable cinq ans.
Dans la salle, les questions fusent. "Si on a un casier judiciaire ?"  Réponse : "L'Etat fait une enquête de moralité sur vous, ça sera du cas par cas."

Autres conditions: avoir un niveau suffisant de français (B1) et être légalement en France depuis cinq ans. Après les JO? "Ce ne sont pas des emplois qui vont s'arrêter, il manque déjà 10.000 postes en temps normal".

"Changer de métier"

Après la présentation, les demandeurs d'emploi, même s'ils ne sont pas intéressés, sont reçus individuellement pour un point sur leur situation. Onze femmes et deux hommes décident de passer à l'atelier: des tests "non éliminatoires" pour vérifier la bonne compréhension de consignes écrites, associer des codes couleurs à un niveau d'alerte, repérer un objet sur une image et décrire précisément son emplacement...

Parmi eux, Aida Karoui, 52 ans, qui travaille dans le secrétariat depuis une vingtaine d'années. "Je n'y avais jamais pensé, dit-elle. Je veux passer à autre chose après 20 ans dans le secrétariat. La télésurveillance, il faut être rapide et concret, comme dans le secrétariat."

Le conseiller Pôle emploi qui la reçoit en entretien, Christophe Evrard, l'encourage. "En France, on est encore dans des cases, changer de métier, ça reste un peu suspect", déplore-t-il. 
Seul hic: il n'arrive pas à lui trouver une séance "d'information collective" par une école réalisant la formation."Je pose un jalon, et dans les 15 jours, on vous rappelle (..) Avant la fin de l'année, vous aurez une formation validée et très vraisemblablement un emploi", lui assure-t-il.

Depuis le lancement de l'opération dans le Val d'Oise en mars, sur 1.400 demandeurs d'emploi convoqués, 18% sont allés à l'atelier et 65% de ces derniers sont en formation, soit quelque 150 personnes.

Avec l'AFP

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