Environnement : Chantier du Grand Paris Express: des déblais qui inquiètent.

Riverains mobilisés, recours en justice, des habitants de communes où sont entreposés les déblais du chantier du Grand Paris Express évoquent un danger potentiel pour leur santé. La société du Grand Paris affirme que l'extraction des déblais est strictement contrôlée.

Depuis quelques mois, l'inquiétude monte du côté de certaines des communes où sont transférées ces tonnes de déblais. Déjà mobilisés contre ces dépôts de terre, orchestrés par la SGP,  des élus, des riverains s'interrogent sur la nature de ces terres comme à Saint-Martin-la-Garenne dans les Yvelines où l'on a trouvé en 2021 des traces de pyrites, une espèce minérale qui peut entraîner une pollution des eaux souterraines. Pour Stéphan Champagne, le maire de la commune, "la pyrite, ce ne sont pas des matériaux inertes mais une matière naturelle, ce n'est pas une pollution humaine. Mais c'est toujours inquiétant."

Dernièrement, prés de Bardouville, en Seine-Maritime, les détracteurs d'un projet de remblaiement d'une carrière grâce aux terres évacuées du chantier du Grand Paris Express affirment avoir détecté des traces de mercure et de plomb au-delà des limites admises. Des analyses contestées par la préfecture du département. Une association de riverains de cette commune, "Les pieds dans l'eau",  demande aujourd'hui une vraie traçabilité de ces terres.

Le T-REX

"Il y a un amalgame entre le Grand Paris et le Grand Paris Express", explique Bernard Cathelain, membre du directoire de la SGP, la Société du Grand Paris en charge du gigantesque chantier du Paris Express. S'il y a des déblais pollués, ce ne sont pas ceux du Grand Paris Express", ajoute Bernard Cathelain qui précise que la SGP s'est dotée, pour suivre ces déblais, d'un logiciel totalement innovant qui répond au doux nom de T-Rex.

II s'agit d'une plateforme informatique qui permet de suivre à la trace, l’acheminement des terres du chantier jusqu'à leur destination finale, et de veiller au respect de la réglementation.

Concernant la qualité des terres évacuées, Bernard Cathelain assure que "98% des déblais sont extraits des sous-sols non-dangereux, les 2% restants sont traités de façon spécifique, on a des contrôles tous les 500 mètres cube pour voir la composition".  Des propos précisés également dans un communiqué de presse  diffusé vendredi.

80% des sites en Île-de France

Le schéma de gestion et de valorisation de ces déblais, mis en place par la SGP, est très lourd et engage plusieurs centaines de sites appelés "exutoires". 

400 sites ont été agréés par la Société du Grand Paris, 80 % d'entre-eux sont situés en région francilienne. En Île-de-France, tous les départements de la couronne parisienne sont concernés. Le nord de la France, mais aussi la Belgique accueillent également les déblais du chantier. 

Selon la SGP, les gestionnaires de sites doivent respecter "une charte des bonnes pratiques qui impose l’usage de l’outil de traçabilité T-Rex" 

Les sites peuvent être de simples lieux de stockage, mais les terres du chantier servent aussi " à des projets d'aménagement", selon la Société du Grand Paris qui "s'engage à valoriser 70 % de ses terres" de la création de parcs paysagers au remblaiement de carrières.

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