La moitié des Franciliens va en forêt au moins une fois par mois

Fréquence des sorties en forêt, activités pratiquées… L’ONF, l'Office national des forêts, publie ce mardi une étude d’opinion sur la manière dont les Franciliens perçoivent les massifs forestiers en région parisienne. Nous vous la présentons en exclusivité dans le cadre de la journée de mobilisation "Aux arbres Citoyens !".

Aller en forêt est ancré dans les pratiques en Île-de-France, selon une étude de l’institut Viavoice pour l’Office National des Forêts (ONF). D’après l’enquête, 52% des Franciliens déclarent se rendre souvent dans les étendues boisées de la région, soit au moins une fois par mois. 30% expliquent y aller au moins une fois par semaine, et seulement 1 habitant sur 10 déclare ne jamais s’y rendre.

"Le premier enseignement, c’est ce goût pour la forêt. On pourrait avoir des idées préconçues sur les pratiques des Franciliens, mais la forêt est bien au cœur de leurs préoccupations", explique Arnaud Zegierman, cofondateur de Viavoice. La distance joue toutefois : 23 % des Franciliens dont la forêt la plus proche se situe à plus de 15 km indiquent ne jamais y faire de sortie.

Quant aux principales raisons pour lesquelles les Franciliens ne se rendent pas plus souvent en forêt, le manque de temps et le fait qu’ils n’aiment pas y aller seuls sont les deux réponses les plus citées, à égalité (pour 41% des personnes interrogées).

Les activités pratiquées dans les massifs forestiers de la région parisienne semblent assez variées. 80% des Franciliens déclarent s’y promener à pied, 39% expliquent y faire des pique-niques et 25% des sorties à vélo. Les pique-niques et les promenades à vélo sont d’ailleurs particulièrement favorisés par les 18-34 ans et les parents.

Le rôle des forêts est d’abord écologique d’après les Franciliens interrogés

Pour les Franciliens, la forêt apparaît en fait comme un moyen de se ressourcer. 64% d’entre eux déclarent s’y rendre pour être en contact avec la nature, 55% pour être dans un endroit calme, et 53% et respirer l’air pur. Le rôle des forêts est d’abord écologique d’après les Franciliens : les massifs forestiers servent à purifier l’air pour 69% d’entre eux, à abriter la biodiversité pour 60%, et à offrir un lieu de détente et de relaxation pour 55%. "Le rôle de la forêt est bien sûr lié au bien-être mais il n’y a pas que l’aspect récréatif. Il y a par exemple le fait d’abriter la biodiversité, dans un contexte d’éco-anxiété", analyse Arnaud Zegierman.

Si les habitants de l’Île-de-France expliquent aimer leurs forêts, ils semblent toutefois mal les connaître. Quand plusieurs affirmations à propos de la forêt leur sont proposées, peu réussissent à distinguer les vraies des fausses. Seulement 50% des personnes interrogées déclarent par exemple que couper les arbres est nécessaire pour fournir la population en bois.

"Couper les arbres nuit à la bonne santé des forêts", "la forêt française est un espace sauvage", "la cueillette et le ramassage de champignons en forêt est une activité libre"... Sur un total de sept affirmations, seulement 38% des Franciliens parviennent à donner au moins quatre bonnes réponses. Les plus âgés s’en sortent mieux que les jeunes : 59% des 65 ans et plus donnent une majorité de bonnes réponses, contre 24% des 18-34 ans. L’étude évoque ainsi "un enjeu de pédagogie pour cette cible". "Il y a une connaissance très partielle de ce qu'est une forêt qui fonctionne bien, une forêt bien entretenue. On fantasme un peu une nature sous cloche qui pousserait seule" indique Arnaud Zegierman.

63% des moins de 35 ans trouvent "triste" l’exploitation des forêts

Les Franciliens semblent par ailleurs ouverts à l’exploitation de leurs forêts d’après l’enquête. Si 55% des personnes interrogées déclarent que les massifs forestiers dans le monde doivent être moins exploités, elles ne sont que 26% à l’affirmer à propos des forêts situées en Île-de-France.

A noter qu’une grande majorité des Franciliens (68%) jugent utile l’exploitation des forêts. L’étude révèle toutefois un écart de perception sur cette question entre les différentes populations interrogées : les moins de 35 ans sont une majorité à trouver l’exploitation des forêts "triste" (63%) et "révoltant" (57%), alors que les aînés y sont plus favorables.

La gestion des forêts en Île-de-France paraît enfin bien perçue. 74% des Franciliens considèrent que les massifs forestiers de la région sont bien gérés, soit un score nettement supérieur à celui mesuré au niveau national (58% en 2019 selon l’enquête). "En termes de satisfaction, le niveau est très élevé. Et plus on va souvent en forêt, plus on est satisfait", note Arnaud Zegierman. Quant à ceux qui considèrent que les forêts sont mal gérées (17 % des personnes interrogées), le manque d’entretien est le reproche qui revient le plus. 

L’étude publiée par l’ONF a été réalisée en ligne du 21 au 26 avril 2022, auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population francilienne âgée de 18 ans et plus, d’après Viavoice.