Pendant tout l’été, chaque dimanche, France 3 Paris Île-de-France vous propose une série d’articles consacrés à ces petites curiosités sur Paris et sa région. Cet épisode est dédié à la différence de circulation entre le métro et le RER, moyens de transport quotidiens des Franciliens.
C’est un détail qui peut parfois intriguer. Que vous soyez un néophyte ou un habitué des transports en commun parisiens, vous l’avez sans doute remarqué : le RER et le métro ne circulent pas dans le même sens. Les RER arrivent par la droite et les métros par la gauche. Mais comment cela se fait-il ? Pour comprendre, il faut se replonger dans l’histoire française des transports.
Rouler à l’anglaise
Le sens de circulation des trains traditionnels en France nous vient d’Angleterre, premier pays à mettre en place un système de chemins de fer. Il décide d’adapter la circulation de ses trains dans le même sens déjà utilisé pour celui sur route : sur la voie de gauche.
Lorsque les chemins de fer de grands gabarits arrivent en France – dans les années 1830 – les Français décident de conserver le sens de circulation de leur voisin d’outre-Manche. Cette circulation à gauche avait alors l’avantage de permettre aux cheminots de sortir la tête de la locomotive, côté gauche, tout en réalisant des manœuvres avec la main droite, sans risquer d’être potentiellement heurtés par un train arrivant en sens inverse.
Le RER, circulation calquée sur les trains
Les RER – dont les lignes sont quotidiennement empruntées par des centaines de milliers de Franciliens – sont majoritairement exploités par la SNCF. Cela explique qu’ils circulent, comme les trains traditionnels, du côté gauche de la voie.
La première ligne de RER a été la ligne de Sceaux, elle a été construite dans les années 1930. Elle reliait la place Denfert-Rochereau à Saint-Rémy-Lès-Chevreuse – sur la ligne B du RER actuel.
Le sens de circulation du métro, une histoire de concurrence
Mais le métro, qui a vu le jour en 1900 à Paris, ne roule pas dans le même sens. La raison vient du fait que la Ville de Paris voulait montrer une différence avec le système ferroviaire traditionnel. "La Ville de Paris ne voulait absolument pas que les compagnies ferroviaires s’amusent un jour à interconnecter leurs voies avec le métro parisien. On a donc fait du petit gabarit qui roulait à droite", explique Didier Janssoone, ingénieur en exploitation ferroviaire et auteur de "Manuel d’exploitation ferroviaire" aux éditions Dunod (mars 2021) et, avec André Mignard, de "L’Histoire du métro parisien pour les nuls" chez First (juin 2017).
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Notons par ailleurs que l’écartement des voies sur le métro et le même que celui des trains, même si le gabarit du métro est bien plus réduit que le train. Un métro peut donc, techniquement, rouler sur des voies de chemin de fer, mais l’inverse n’est pas possible. "Quand elles arrivent des usines, les nouvelles rames de métro passent par les voies ferroviaires classiques", conclut Didier Janssoone.