"Rue des Archives" nous plonge dans la mémoire de l'audiovisuel. Cette semaine, place au Mondial de l'automobile, un événement qui fait de Paris, tous les deux ans, la capitale de l'industrie auto. Ses origines remontent à la fin du 19e siècle.
Fenwick, Panhard & Levassor, Peugeot... Les plus grands constructeurs de l'époque étaient tous là lors de la première Exposition automobile internationale, dans le jardin des Tuileries, en 1898. Un premier rendez-vous incontournable, qui allait le rester durant plus de 120 ans, à Paris.
A l'origine, "l'une des conditions pour qu'un constructeur puisse exposer son véhicule, c'est qu'il devait être en mesure d'effectuer un trajet Paris-Versailles-Paris en totale autonomie, sous l'œil d'un commissaire", explique Antoine Verrier, responsable de la filière automobile à l’Estaca, l'Ecole supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile. Une école bientôt centenaire, presque aussi ancienne que l’industrie automobile.
La manifestation verra toujours plus grand... Prenant place au Grand-Palais, dès 1901, avant de déménager Porte de Versailles en 1962.
Découvrir, rêver... voire acheter
Dans les allées des premiers salons, pas de podiums spectaculaires. Des modèles exposés avec simplicité. Mais la foule est déjà présente, comme en témoignent des images d'un journal Gaumont de 1919.
"Initialement, les visiteurs viennent voir les nouveautés des constructeurs, souvent dans une perspective d'achat", poursuit l'ingénieur. "Ils viennent aussi voir des concept-cars, des véhicules plus prestigieux... Même s'ils sortent de leur budget."
Ces premières années de l'automobile sont les plus fertiles. Les grandes technologies ont évolué jusqu'à la Première Guerre mondiale. Le moteur thermique, la voiture électrique, comme la "Jamais contente" (1899), ou encore la voiture hybride Lohner Porsche. L'automobile entre par la suite dans l'ère de la production de masse, la réduction des prix de vente, l'amélioration du confort et de la sécurité.
"Oiseau de feu", voiture en forme d'avion, utilitaire pliable... Nombreux sont les modèles de véhicules improbables présentés au salon parisien. A noter, le "scooter canon", "équipé d'un '75' sans recul avec ses charges... Une utilisation vraiment imprévue", s'amuse un reportage des Actualités françaises du 17 octobre 1956.
L'industrie automobile de demain, entre services et décarbonation
"Je suis frappé de l'effort qui est fait du côté de la sécurité, de la lutte contre la pollution", confie le président de la République Georges Pompidou, lors d'une visite Porte de Versailles, en 1972.
"On voit que ces préoccupations sont entrées très largement dans les cerveaux des constructeurs."
Georges Pompidou, président de la RépubliqueORTF, 1re chaîne, 6 octobre 1972
Cinquante plus tard, le discours n'a pas tellement changé. "La première priorité est la dépollution et la décarbonation", précise Antoine Verrier, de l'Estaca. Autant d'axes de formation pour les élèves-ingénieurs aujourd'hui. "L'analyse du cycle de vie", l'impact environnemental du véhicule sont également prioritaires, poursuit-il.
Ultime révolution de l'automobile : sa mutation - partielle - d'industrie en services. Les constructeurs tendent à devenir "prestataires de mobilités", conclut Antoine Verrier.
? "Rue des Archives", c'est chaque vendredi, à 11h50, sur France 3 Paris Île-de-France. Retrouvez l'intégralité du numéro #6, consacré au Salon international de l'automobile, des années 1890 à nos jours.