La Dame de fer n'ouvrira pas ses portes ce mardi sur décision des deux syndicats majoritaires qui ont souhaité reconduire la grève débutée ce lundi.
La tour Eiffel restera de nouveau fermée ce mardi, pour la deuxième journée consécutive, en raison d'une grève lancée par les deux syndicats représentatifs du personnel qui dénoncent la gestion du site, a confirmé à l'AFP un représentant de la CGT.
La mairie de Paris, principal actionnaire de la Société d'exploitation de la Tour Eiffel (Sete), "refuse de négocier pour le moment", a affirmé Alexandre Leborgne en amont de l'assemblée générale qui doit entériner la reconduction du mouvement.
Un modèle économique jugé "intenable"
Cette mobilisation est le résultat d'un préavis de grève déposé le 13 février par les deux syndicats du personnel du monument, la CGT et FO, afin d'obtenir un "modèle économique viable et réaliste" pour le monument.
Les deux syndicats visent la mairie de Paris, actionnaire ultra-majoritaire, qui impose selon eux un modèle "intenable" à la Société d'exploitation de la Tour Eiffel (Sete), la menant "tout droit" aux "pires difficultés". En cause, un équilibre entre recettes et dépenses mis à mal par la crise du Covid-19, engendrant un déficit d'environ 120 millions d'euros sur 2020 et 2021.
Pour faire face, la Sete, qui emploie près de 360 salariés, a déjà été recapitalisée à hauteur de 60 millions d'euros, et une augmentation de 20% des prix des billets est envisagée. Mais "le modèle de base" qui prévoyait une augmentation de la redevance pour la mairie "n'a pas été changé", affirme à l'AFP Alexandre Leborgne, représentant CGT.
Des dégradations qui inquiètent
Sur la préservation du site, les syndicats soulignent que malgré 128 millions d'euros de travaux investis depuis 2019, "de nombreux points de corrosion sont visibles, symptômes d'une dégradation inquiétante du monument" vieux de 135 ans.
L'actuelle campagne de peinture qui se termine en vue des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août) "a vu ses coûts de réalisation s'envoler", avec "100 millions d'euros investis" pour "seulement 3% du monument décapé", fustigent les syndicats.
Le contrat redéfini d'ici l'été
Ces griefs sont étalés au moment où ces paramètres financiers - montants de la redevance, prix des entrées et budget des travaux - sont en cours de renégociation dans l'avenant au contrat de délégation de service public avec la mairie (2017-2030), devant aboutir d'ici l'été.
Sollicité par l'AFP, le président de la Sete Jean-François Martins n'a souhaité faire "aucun commentaire afin de préserver la qualité du dialogue social".