Hommage national à Samuel Paty : devant la Sorbonne, des anonymes célèbrent la France des Lumières

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies place de la Sorbonne pour assister à l'hommage national rendu à Samuel Paty, tué le vendredi 16 octobre à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines.

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À l'apparition du cercueil, le silence s'est naturellement imposé parmi la foule.. Quelques centaines de personnes présentes, de tous âges, sont venues exprimer leur émotion après l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) devant la Sorbonne ce mercredi.

Le professeur, âgé de 47 ans, a été décapité à proximité du collège du Bois d'Aulne, où il travaillait. Il avait montré des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d'expression les 5 et 6 octobre dernier.

"Je pense que face à ces événements, on est unanime pour rappeler l'importance de la liberté d'expression. Rappeler aussi notre soutien à nos enseignants. Ce qui a été attaqué, c'était juste d'expliquer à des élèves comme on l'a tous été qu'il y a une possibilité de critiquer, de comprendre, de se questionner et de s'épanouir. C'est la France des Lumières, dans cet esprit des connaissances", explique Léo, un étudiant en sciences politiques. 

"Nous défendrons la liberté que vous enseigniez si bien"

De l'autre côté des murs de l'université, Emmanuel Macron a rendu un hommage national à l'enseignant après lui avoir remis la Légion d'honneur à titre posthume en présence de sa famille.

"Nous continuerons, professeur. Nous défendrons la liberté que vous enseigniez si bien et nous porterons la laïcité", a-t-il déclaré devant 400 personnes présentent dans la cour de l'établissement, dont une centaine d'élèves franciliens.

Léa, âgée de 32 ans, dit ainsi s'être déplacée "pour la liberté d'expression, la France, les étrangers, les Français". "Pour moi, c'est un discours solennel, peut-être aussi pour les prochaines présidentielles. Mais si je suis venue, c'est avant tout pour la solidarité envers la famille et montrer que l'on est contre cet acte abominable". 

"Il faut continuer mais ça ne va pas être facile"

Après le discours et les applaudissements des personnes présentes, un couple se dirige lentement vers l'une des rues adjacentes. Ému, Armand, pense que "tout le pays doit être derrière ce pauvre garçon".

Sa femme, Dominique, professeure à la retraite est particulièrement touchée. "On le voit moins mais il y a des gens comme lui qui sont merveilleux, qui font un travail exceptionnel. Il faut continuer mais ça ne va pas être facile pour les enseignants. Quand j'étais professeure, je n'ai jamais vu qui j'avais en face de moi, c'étaient des élèves, des étudiants. On oublie les religions, les couleurs. C'est terrifiant que quelqu'un comme ça ait pu être assassiné de cette façon."

Quand j'étais professeure, je n'ai jamais vu qui j'avais en face de moi, c'étaient des élèves, des étudiants. On oublie les religions, les couleurs.

Dominique, professeure à la retraite

De nombreux hommages ont eu lieu également en France notamment à Conflans-Sainte-Honorine où des milliers de personnes ont participé à une marche blanche en sa mémoire ce mardi.
 
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