Incel, alpha, MGTOW...tout savoir sur la masculinité en crise

Plus assez virils, trop fragiles, pointés du doigt et mis en accusation... de nombreux hommes se sentent troublés ou floués face à l'évolution du droit de la Femme et nourrissent envers elle une source inépuisable de ressentiments. Avec le documentaire de Frédéric Sauzay, plongez au coeur de la pensée masculiniste.

La haine des femmes est leur moteur, qu'ils les considèrent comme des objets ou comme leurs ennemies, elles n'en restent pas moins le centre du discours masculiniste sur Internet. La machosphère se développe rapidement sur les réseaux sociaux et offre un piédestal à des figures d’un mouvement qui date de l'Antiquité. Une peur de "la terreur féministe" qui pousse certains hommes à haïr les femmes ou à se détourner d'elles.

Face à la vague #MeToo, si certains choisissent les groupes d'entraide et la thérapie pour comprendre comment ils fonctionnent et s'adapter à leurs partenaires, d'autres jeunes hommes plongent dans le masculinisme. Un monde divisé en plusieurs courants regroupés sous une seule bannière : la pensée masculiniste. Une théorie selon laquelle les femmes ont plus de droit que les hommes et contrôlent la société. Parmi les défenseurs de cette théorie, on retrouve :

• Les "incel" (involontary celibates - célibataires involontaires) :
  Ils pensent que s'ils n'ont ni petite amie, ni vie sexuelle, c'est parce que la société les déteste. Un groupe principalement composé d'hommes qui se pensent parfaits et discriminés pour de mauvaises raisons. Si des femmes refusent leurs avances alors, la seule réponse valable est la vengeance. Une réflexion qui a déjà mené à plusieurs tueries de masse ou meurtres aux Etats-Unis et en Angleterre.

• Les "MGTOW" (men going their own way - hommes traçant leur propre route) :
  Pour ces hommes, le célibat est un choix. Ils considèrent les femmes comme vénales, peu fiables et toxiques. Ils interviennent souvent dans les médias avec un discours posé, dépolitisé, et lissé. Ils vont se faire passer pour des victimes du féminisme sans jamais dire qu'ils sont anti-féministes. S'ils préfèrent rester seuls, ces hommes croient néanmoins qu'aucune femme veut vivre en totale indépendance, il s'agit là d'une sorte de punition qu'ils leur infligeraient. Cette catégorie est souvent composée d'hommes d'âge mûr qui ont déjà eu des relations avec des femmes et qui veulent devenir indépendant à tous les niveaux.

• Les "pick up artists" (apprentis séducteurs) : 
  À l'opposé total des MGTOW, ces hommes veulent apprendre ou enseigner des techniques de drague pour séduire le plus grand nombre de femmes en très peu de temps. Un contenu qui cible plutôt des jeunes hommes qui considèrent que la masculinité ne s'apprend plus, est menacée ou en perte de vitesse et qu'elle peut se reconquérir à travers la séduction à outrance.

• Les aventuriers :
  Des créateurs de contenus proposent des "aventures initiatiques" pour retrouver le guerrier qui sommeille en soi. Comme les pick up artists, ils proposent souvent de retrouver sa masculinité à travers des formations payantes ou des week-ends initiatiques. Sortie en nature, survivalisme, sport. Tous ces cours proposent de travailler le physique mais aussi et surtout, revenir aux bases sémantiques du "masculin" et du "féminin".

À travers son œuvre, Frédéric Sauzay vous propose une plongée à la rencontre des hommes qui se cachent derrière les comptes et les pseudonymes les plus connus de la machosphère.

Un documentaire diffusé ce jeudi sur France 3 Paris Île-de-France et disponible en replay sur france.tv/idf